Les faits reprochés remontent à la nuit du 7 février dernier. Un passager sur le point d’embarquer à bord d’un vol Ethiopian Airlines à destination de Dubaï aurait été sommé par ces agents de verser la somme de deux millions d’ariary, sous peine de se voir refuser l’embarquement. Et ce, malgré la régularité de tous ses documents de voyage. Une partie de la somme a été versée sur place, le reste envoyé via mobile money. L’enquête a révélé que le quatuor s’était immédiatement partagé l’argent.
Bien que le passager victime ne se soit pas formellement porté plaignant, le BIANCO a poursuivi son enquête, conformément à la législation anti-corruption. L’institution affirme vouloir répondre aux nombreuses dénonciations enregistrées concernant les pratiques douteuses au sein de l’aéroport. Un agent du BIANCO est désormais présent en permanence sur place pour recevoir les doléances et accompagner les usagers dans leurs démarches.
Ces quatre policiers venaient à peine d’être affectés à Ivato en septembre 2024. Leur éviction s’inscrit dans une série de mesures prises par le ministère de la Sécurité publique, dans le sillage d’une descente inopinée du Président de la République dans l’enceinte aéroportuaire l’an dernier. A cette occasion, le Chef de l’Etat avait ordonné un nettoyage en profondeur des services opérant dans ce lieu stratégique.
Cette affaire refait apparaître au jour certains cauchemars que l’on pensait disparus. Si la stratégie nationale de lutte contre la corruption 2025–2030 est censée bâtir un pays où « l’intégrité règne » et où la corruption ne freine plus le développement durable, elle ne pourra porter ses fruits que si les pratiques changent durablement sur le terrain. En tout cas, la rapidité de la procédure, l’implication du ministre de la Sécurité publique et la transparence du BIANCO dans ce dossier ont de quoi rassurer.
Recueillis par L.A.