Publié dans Politique

Succession du pape François - L'heure de l’Afrique et de l’Asie sonne ?

Publié le dimanche, 27 avril 2025

Après le décès du pape François, survenu lundi dernier, et la célébration de ses funérailles samedi dernier – cérémonies auxquelles ont assisté de nombreux Chefs d’Etat et de gouvernement, parmi lesquels le Président malgache Andry Rajoelina et sa famille, l’église catholique entre dans une période de transition particulièrement décisive. Mais alors que les drapeaux demeurent en berne et que les fidèles affluent par milliers pour rendre un dernier hommage, une question majeure s’impose déjà : qui succédera au défunt souverain pontife ?

Le processus est désormais enclenché. Très prochainement, les 135 cardinaux électeurs, venus des quatre coins du globe, se réuniront au cœur de la chapelle Sixtine pour former le conclave. Derrière les portes closes, ils auront la lourde tâche d’élire celui qui deviendra le 267e successeur de saint Pierre. Dans les couloirs feutrés du Vatican, quelques noms circulent déjà avec insistance. Celui du cardinal Pietro Parolin, actuel secrétaire d'Etat du Saint-Siège, ou encore le cardinal Matteo Zuppi, archevêque de Bologne et président de la conférence épiscopale italienne, semblent s’imposer parmi les favoris. Italiens, les deux représentent pour beaucoup l’assurance d’une continuité prudente et rassurante.

Cependant, dans un monde où les équilibres traditionnels sont de plus en plus remis en question, une interrogation grandit. En effet, beaucoup se demandent, et si, cette fois-ci, le prochain pape venait d’Afrique ou d’Asie ? L’idée ne relève plus du simple fantasme. Aujourd’hui, cette hypothèse s’impose avec une force nouvelle dans les discussions informelles comme dans les analyses plus sérieuses.

Déjà, l’élection du précédent pontife, premier pape originaire du continent sud-américain, avait constitué une véritable révolution symbolique. Aujourd'hui, alors que l'Afrique et l'Asie concentrent une part de plus en plus importante des fidèles catholiques – tant en nombre qu’en vitalité –, nombreux sont ceux qui estiment que l’église catholique se doit de refléter cette dynamique dans ses plus hautes instances.

Le continent africain, fort d’une foi vive et d’une expansion impressionnante des vocations, apparaît comme un prétendant légitime. Plusieurs figures émergent dans les discussions. Le cardinal nigérian John Onaiyekan ou encore le cardinal guinéen Robert Sarah sont souvent cités. Leur profil, bien que perçu comme conservateur par certains, incarne néanmoins l’ancrage profond du catholicisme sur le sol africain.

Du côté asiatique, l’espoir repose notamment sur des personnalités telles que le cardinal Luis Antonio Tagle, ancien archevêque de Manille et actuel préfet d’un important dicastère romain. Proche du peuple, à l’écoute des plus vulnérables, le cardinal philippin est souvent vu comme un pont naturel entre les cultures orientales et occidentales.

Porter à la tête de l’église catholique un pape issu de ces continents serait un signal fort, une manière de reconnaître que le centre de gravité du catholicisme ne se trouve plus exclusivement en Europe, mais se déplace irrémédiablement vers les terres du Sud. Ce serait aussi une réponse aux grands défis contemporains.

Néanmoins, le conclave reste toujours imprévisible. Comme le rappelle un adage vaticanais bien connu, "celui qui entre pape au conclave en ressort cardinal". Les grands favoris d’aujourd’hui peuvent très bien être écartés au profit d’une figure inattendue, capable de rallier les suffrages au fil des scrutins secrets. Entre aspirations de réforme, poids des courants conservateurs, et jeux subtils d’influences géopolitiques, les équilibres sont d'une rare complexité.

Reste que la question est désormais sur toutes les lèvres. L'église catholique va-t-elle, pour la première fois de son histoire bimillénaire, élire un pape africain ou asiatique ?

La Rédaction

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Editorial

  • Et après ?
    Après avoir réussi avec éclat particulier le pari d’accueillir la visite d’Etat d’un Chef d’Etat qui n’est pas des moindres et d’avoir pu organiser solennellement et presque en simultané sur le territoire national le rendez-vous au sommet des cinq îles de l’océan Indien, les observateurs s’interrogent « et après, c’est quoi ? » Une légitime question dans la mesure où le vrai travail ne fait que commencer. C’est beau d’avoir eu l’honneur de recevoir chez soi des invités de marque ou de prestige mais c’est mieux de pouvoir le transformer en réussite durable. Il s’agit effectivement de deux « rendez-vous » d’une portée exceptionnelle et d’une opportunité rare qu’il faudra parvenir à viabiliser.

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