Du 28 mai au 8 juin dernier, les autorités malgaches ont mené une opération maritime décisive en interceptant un bateau de pêche sri-lankais, le “Ruth Baba 6”, accusé de pêche illégale dans les eaux malgaches. Cette saisie a révélé une cargaison de plus de 16 tonnes de requins, dont 12 tonnes de requins frais, accompagnés d'ailerons et de requins séchés. La saisie a eu lieu au large de Cap St André, dans la Région de Besalampy, où les 8 membres de l'équipage sri-lankais ont été arrêtés et sont actuellement sous le contrôle des autorités malgaches. Cette interception s'inscrit dans le cadre d'une politique gouvernementale résolue contre la pêche illégale, un fléau qui menace la biodiversité marine et la durabilité des ressources halieutiques de Madagascar. Il est à noter qu’il y a déjà eu deux navires sri-lankais ainsi qu'un navire kenyan capturés de cette manière lors de la 62e mission en 2024. Selon Sahory Olivier, inspecteur de pêche local, le “Ruth Baba 6” n'avait pas de licence pour opérer dans ces eaux, ce qui constitue une violation manifeste des lois en vigueur. Cette situation met en lumière les défis que rencontrent les pays côtiers pour protéger leurs ressources maritimes face à des pratiques illégales de plus en plus fréquentes et sophistiquées.
Reconnaissance des équipes
Cette opération a été réalisée sous l'égide du Centre de surveillance des pêches (CSP) de Madagascar et a mobilisé des ressources variées, allant des inspecteurs de pêche aux gendarmes, en passant par les militaires de la marine. Cela témoigne d'une coopération régionale renforcée entre Madagascar et les Comores, soutenue par des organismes tels que la Commission de l’océan Indien (COI) et le programme Ecofish, financé par l’Union européenne. La mission s'est révélée efficace, marquant la 65e opération réussie du CSP dans ce cadre. Pour souligner l'importance des efforts menés, une cérémonie de reconnaissance aux acteurs de la réussite de l’opération a été organisée à Mahajanga, en présence de nombreuses personnalités, dont le gouverneur et des représentants de la Commune. Cette interception constitue un véritable coup de poing contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) et rappelle à la communauté internationale l'urgence de protéger les écosystèmes marins fragiles.
Nikki Razaf