Publié dans Politique

Effet du changement climatique - La jeunesse malagasy présente la réalité

Publié le lundi, 04 août 2025

C’est dans un silence de cathédrale que l’assistance a écouté avec attention et émotion la prestation de 15 minutes livrée par les deux jeunes émissaires de Madagascar lors de l’Assemblée des Jeunes, dans le cadre des Jeux de la CJSOI aux Seychelles. Le thème abordé par les représentants des sept pays membres de la CJSOI portait sur le changement climatique, ses effets dévastateurs et les solutions envisageables.

Aiky Iloaina Rajaonson (15 ans) et Kaliana Iarantsoa Andriamanana (16 ans), les deux porte-voix de la jeunesse malagasy, ont littéralement capté l’attention de l’auditoire en illustrant, à travers une série d’images saisissantes, l’ampleur tragique des conséquences du dérèglement climatique à Madagascar, plus particulièrement dans la région sud du pays. Les photographies bouleversantes de femmes et d’enfants frappés de plein fouet par la famine (Kere), accompagnées de statistiques alarmantes, ont profondément ébranlé l’assistance. Des larmes  ont coulé sur les visages de certains qui quelques heures plus tôt avaient savouré un petit déjeuner opulent, presque princier.

Une vérité brute, implacable, douloureusement lucide — c’est ce que ces deux jeunes Malagasy ont déposé au cœur de cette assemblée, sans filtre ni détour. Ils n’ont pas hésité à exposer, avec une rare franchise, la réalité accablante de leur pays : une pauvreté structurelle, des enfants privés d’accès à l’éducation et aux soins de santé les plus élémentaires.

« Le Kere à Madagascar c’est la famine climatique de l’ère moderne du changement climatique », ont-ils affirmé avec gravité, en écho au cri d’alerte lancé par le Programme alimentaire mondial (PAM).

Et d’enchaîner, avec une justesse désarmante : « Madagascar, tout comme les pays africains et insulaires de l’océan Indien, figure parmi les territoires les moins pollueurs au monde. Et pourtant, ce sont bien nous qui supportons le plus lourd tribut des dérives climatiques provoquées par les pays industrialisés. »

Ce constat sans appel a déclenché les seuls applaudissements spontanés de toute l’assemblée. Un moment suspendu, chargé de vérité et d’émotion.

Mais loin de se limiter à un plaidoyer de détresse, Aiky et Kaliana ont fait preuve d’un esprit constructif, en formulant plusieurs propositions concrètes et audacieuses pour atténuer les effets du changement climatique et espérer inverser, à terme, la courbe. Parmi les pistes qu’ils ont évoquées entre autres, l’éducation climatique dès le primaire et dans les centres des jeunes, l’instauration d’un fonds national et régional pour les projets jeunes et de résilience climatique insulaire, financement par le pays du Nord à l’adaptation des pays vulnérables dans le cadre de la justice climatique.

A travers leur prise de parole, les deux  jeunes  malagasy ont montré que la jeunesse du Sud ne se contente plus d’espérer : elle exige, elle propose, elle agit. Et surtout, elle refuse de se taire face à l’urgence. « Ensemble, faisons du Kere un souvenir, pas une fatalité », lancent en chœur Aiky et Kaliana en guise de conclusion de leur plaidoyer sur l’injustice climatique à Mafagascar partagée aux jeunes de la région de l’océan Indien.

La rédaction

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Editorial

  • Assez !
    « La maison brûle, nous regardons ailleurs ! ». Par cette célèbre phrase devenue légendaire et historique que Jacques Chirac, alors Président de la République française, devait entamer son discours lors de l’ouverture de l’Assemblée plénière du IV ème Sommet de la Terre le 2 septembre 2002 à Johannesburg, en Afrique du Sud. Le Président français voulait faire allusion sur le danger réel que le monde encourt à cause du réchauffement climatique mais les hommes affichent leur indifférence sinon leurs attentions s’orientent ailleurs. Alors que le pays traverse une zone de forte turbulence, nous les concitoyens, les compatriotes, nous passons le clair de notre temps à nous chamailler. La tempête si puissante risque d’emporter le navire, les passagers à bord, trop occupés à se quereller, ne sont pas conscients du péril en la demeure. Jacques Chirac interpelle les « occupants » de la maison de leur ignorance et leur indifférence…

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