L’UA et Pretoria exigent un dialogue « consensuel et constitutionnel ». Face aux récents développements politiques et sécuritaires à Madagascar, la communauté internationale a intensifié ses appels à la désescalade. Dans une démarche coordonnée, l’Union africaine (UA) et l’Afrique du Sud ont exhorté ce dimanche l’ensemble des acteurs malgaches à privilégier la retenue et à s’entendre sur une solution de sortie de crise qui respecte l’ordre constitutionnel. Le président de la Commission de l’Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, a lancé un appel vibrant à la pacification. Dans son communiqué, il encourage « toutes les parties prenantes, civiles et militaires, à privilégier des solutions pacifiques et consensuelles ». Le message de l’UA souligne l’impératif d’un dialogue inclusif comme seule voie viable pour garantir la stabilité de l’île. De son côté, l’Afrique du Sud, acteur majeur de la diplomatie régionale, a joint sa voix à celle de l’UA avec une fermeté particulière. Par l’intermédiaire de son Département des relations internationales et de la coopération (DIRCO), Pretoria a appelé les acteurs malgaches à faire preuve de « retenue » et à « éviter toute action susceptible d’aggraver les tensions ou la situation humanitaire ». L’Afrique du Sud insiste pour que les différends soient exclusivement réglés par le biais d’un « dialogue inclusif et les voies légales ». Faisant référence à un précédent historique de non-reconnaissance des coups d’Etat, le gouvernement sud-africain a rappelé, en accord avec la Déclaration de Lomé, qu’il ne soutient « aucun changement anticonstitutionnel de gouvernement ».
Manifestation sur la Place du 13 Mai : la ministre de la Sécurité publique affiche sa fermeté et appelle au calme. A quelques heures d'une manifestation attendue sur la Place du 13 Mai, la ministre de la Sécurité publique, contrôleur général de Police Ny Aina Randriambelo, est descendue hier sur le parvis d’Analakely et a annoncé une mobilisation complète des Forces de l'ordre afin d'encadrer l'événement et de prévenir tout dérapage. Face au climat de tension qui prévaut depuis le 25 septembre, la ministre a tenu à rassurer les citoyens. « Notre engagement est total pour prévenir toute forme de débordement, de pillage ou d’atteinte aux biens publics », a-t-elle déclaré, cherchant à apaiser les craintes d'une partie de la population. Selon la ministre, un accord a été trouvé où chaque partie s'engage à assumer ses responsabilités. La police a notamment encouragé les meneurs de la manifestation à collaborer activement en signalant toute présence ou comportement suspect au sein des cortèges en cas de trouble. « Aucune tolérance ne sera accordée aux actes de vandalisme, de vol ou de violence », a martelé Ny Aina Randriambelo. Elle a rappelé que la mission de ses effectifs ne se limite pas à la sécurité des personnes, mais englobe aussi « la préservation du calme, de la salubrité et du bon ordre dans l’espace public ».
La Gendarmerie nationale réoriente ses priorités : Force de défense et de sécurité au service du citoyen. Un vent de changement souffle sur la Gendarmerie nationale. Dans une annonce marquante, l'institution a déclaré sa ferme intention de renoncer à tout usage excessif de la force, réaffirmant ainsi son rôle primordial : la protection de la population. Cette initiative coïncide avec une réorganisation stratégique des commandements, visant une efficacité accrue et un ancrage plus fort au cœur des missions citoyennes. Le Général de Brigade Mamelison Mbina Nonos, désormais à la tête de la Gendarmerie nationale et basé à Fort-Duchesne, a souligné l'importance de cette nouvelle orientation. La mission principale, a-t-il rappelé, est de servir et de protéger les citoyens, et non de défendre des intérêts particuliers. Dans cette dynamique, le colonel Fanambinanaritiana Francis Marie Etienne a été nommé à la tête des Forces d’intervention de la Gendarmerie nationale (FIGN). Cette dernière, désormais située à Fort-Duchesne, devient le centre névralgique de la coordination de l'ensemble des commandements. En conséquence, la Circonscription inter-régionale de la Gendarmerie nationale, ainsi que toutes les autres unités, recevront désormais leurs directives exclusivement de la FIGN. Cette centralisation des opérations sous l'égide de la FIGN, sous la supervision du Général Mbina Nonos, promet une meilleure harmonisation des actions et une plus grande réactivité face aux défis sécuritaires, plaçant résolument le bien-être des populations au cœur des priorités de la Gendarmerie nationale.