L'Assemblée nationale malagasy a connu un bouleversement significatif hier, avec l'élection de Siteny Randrianasoloniaiko à la présidence. Cette nomination intervient après de la destitution de l'ensemble des membres du bureau permanent, sauf le vice-président de l’Opposition. Et ce, dans un vote qui a marqué une volonté claire de changement au sein de la Chambre basse. Candidat unique à la présidence après le retrait stratégique d'Ahmad Ahmad, il a recueilli une large majorité des suffrages des députés réunis à Tsimbazaza. Sur les 104 députés prenant part au vote, 94 ont marqué leur accord pour sa désignation, témoignant d'un soutien conséquent pour le nouveau président. Dans son premier discours en tant que président de l'Assemblée nationale, Siteny Randrianasoloniaiko a affirmé son ambition de dépasser les clivages partisans. Il a ainsi annoncé son retrait du groupe parlementaire Firaisankina, stipulant sa volonté de représenter et de servir l'ensemble des élus de Madagascar, indépendamment de leurs affiliations politiques.
Ce nouveau chapitre s'ouvre dans une atmosphère de transition, suite à la destitution précédemment votée. En effet, conformément à l'article 16 du Règlement intérieur de l'Assemblée nationale, un vote a été organisé ce même mercredi pour démettre de leurs fonctions les membres du bureau permanent (6 vice-présidents, 3 questeurs et 2 rapporteurs généraux). Le résultat fut sans appel vu que sur les 133 députés ayant pris part au scrutin, 127 se sont prononcés en faveur de la destitution, une majorité plus que confortable dépassant largement les deux tiers requis. Seuls trois députés ont exprimé un vote défavorable, tandis que trois autres ont opté pour le vote blanc ou nul. L'élection du reste des membres du nouveau bureau permanent est attendue dans les prochaines heures, marquant ainsi la pleine constitution des organes de direction de l'Assemblée nationale. Les prochains jours seront déterminants pour observer la mise en œuvre des orientations promises par le nouveau président et évaluer l'impact de ce renouveau sur le paysage politique malagasy.
Nikki Razaf