Publié dans Politique

Refondation - « L’espoir d’un véritable renouveau démocratique s’amenuise », dixit la société civile

Publié le jeudi, 27 novembre 2025

Deux mois après le soulèvement populaire du 25 septembre, porté par la jeunesse malagasy et de nombreux citoyens, et marqué par la mort d’au moins vingt-deux personnes, « l’espoir d’un véritable renouveau démocratique s’amenuise », soutiennent plusieurs Organisations de la société civile (OSC) dans un communiqué publié hier. Les signataires, Alliance Voahary Gasy, BIMTT, CCOC, Hetsika Rohy, Liberty 32, MSIS Tatao, ONG Ivorary, ONG Ravintsara, PFNOSCM, SIF, expriment dans ce communiqué leur inquiétude face à une dynamique politique qui, selon elles, reproduit les pratiques anciennes au lieu d’instaurer une rupture attendue par la population.

Elles reconnaissent la nécessité de maintenir la continuité des services publics et des engagements internationaux, mais rejettent l’utilisation de ces impératifs comme prétexte à la réhabilitation de méthodes contestées. Le document pointe plusieurs décisions prises sans consultation des forces vives, dont la nomination du Gouvernement et la présentation de la Politique générale de l’Etat. Les OSC évoquent aussi des signaux préoccupants : intention de vendre les stocks de bois de rose en violation de l’embargo CITES, libérations opaques de détenus et impunité pour certains trafiquants liés au monde politique, ainsi que la violation de la Constitution par l’appel à candidatures pour les postes de chefs de Région censés être élus.

Transition et risque d’impasse

Le pouvoir actuel, issu d’une intervention militaire et validé par la décision n°13-HCC/D3 prévoyant une Transition de deux ans, ne peut, selon les OSC, se substituer à la souveraineté populaire. Elles affirment que la Transition ne sera légitime et apaisée que si elle repose sur des règles claires : durée fixe, structures inclusives et reconnues, mécanisme partagé pour conduire la refondation et organiser des élections libres et transparentes. Face à cette situation, les OSC lancent des appels solennels. Elles exhortent les autorités de la Transition à "ne pas trahir l'espoir placé en elles" et à organiser "des consultations préalables destinées à définir et encadrer la Transition". Sans

ce cadre, la légitimité restera fragile, estiment-elles. L'appel est également adressé au FFKM (Conseil des Eglises Chrétiennes de Madagascar), mandaté pour piloter la concertation nationale. Les OSC demandent une clarification urgente de sa méthodologie, de son calendrier, et des garanties d'indépendance et d'inclusivité, soulignant le rôle "historique" de cette institution. Enfin, les Organisations de la société civile invitent les forces vives et la population à "rester mobilisées, vigilantes et exigeantes", affirmant que le changement ne deviendra réalité que s'il est porté collectivement. Elles réaffirment leur disponibilité à apporter un appui technique en matière de transparence, d'inclusion et d'efficacité, précisant que des termes de référence ont déjà été transmis aux autorités.

N.R.

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Editorial

  • Opération délicate
    Le faux et l’usage de faux envahissent l’Administration, grand « A » s’il vous plaît, à savoir le domaine général qui englobe tous les secteurs d’activités de l’Etat ou de la République. Faux et usages de faux, du jargon populaire « fosika », faux diplômes ou certificats de fin d’étude gangrènent presque tous les Corps de métier de l’Administration entre autres les départements clés comme l’Enseignement supérieur, l’Education nationale, la Justice, la Régie financière, les Forces de défense et de la sécurité (FDS), etc. Les concours d’entrée dans l’administration publique sont infestés de faux dossiers. Des diplômes de Baccalauréat, de Licence, de Master I ou II se trouvent les plus menacés. Il y a eu même certains de faux diplômes de Doctorat !

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