L'un des changements apporté dans la réforme est le déplacement des grandes vacances de l'hiver à l'été austral. La mise en œuvre de ce changement, bien qu'il soit prévu être progressif, ne peut se faire qu'à travers le recul de la fin de l'année scolaire en cours, ce qui a eu pour effet de rallonger celle-ci. Conséquence, à l'heure où les établissements ayant gardé l'ancien calendrier - principalement ceux appliquant le programme français - sont déjà en grandes vacances, ceux qui se sont soumis à la réforme en sont encore au début de leur dernier trimestre. Le problème se pose pour les familles dont les enfants sont scolarisés dans des établissements aux calendriers différents.
Une autre critique à l'endroit de ce changement de calendrier est qu'une partie non négligeable de l'année scolaire se déroulera donc en plein hiver austral. Ce qui sera particulièrement rude pour les concernés - enseignants comme élèves, notamment ceux à l'intérieur des terres - qui auront donc à faire face non seulement à la rigueur du froid hivernal mais aussi à l'obscurité qui caractérise cette période en début et fin de journée. D'un autre côté, on semble avoir perdu de vue que l'été austral coïncide en grande partie avec la saison cyclonique. Déserter son domicile pour des vacances à cette période de l'année se révèle donc être des plus hasardeux. Sans compter que les destinations préférées des estivants nationaux ne sont autres que les bords de mer, lesquels, pourtant, sont les premiers exposés aux cyclones.
Vers des systèmes parallèles
Vu les inconvénients cités ci-dessus, bon nombre d'établissements d'enseignement du privé pourront être tentés d'accéder à la demande d'un nombre de plus en plus croissant de parents d'élèves et d'enseignants. Ces derniers, nullement convaincus que le changement de date des grandes vacances puisse avoir un lien avec l'amélioration de la qualité de l'enseignement, réclament le retour à l'ancien calendrier scolaire. Ce qui est parfaitement concevable car beaucoup de ces établissement privés, depuis le primaire jusqu'au secondaire, ne se réfèrent plus du tout aux diplômes délivrés par l'Etat (CEPE et BEPC) mais ont leur propre échelle d'évaluation et condition d'admission. D'autant plus que leurs candidats peuvent toujours, s'ils le désirent, se présenter aux examens officiels, lesquels se tiennent bien après la fin de leur année scolaire.
Tout ceci aboutira à l'existence de systèmes parallèles, comme observé actuellement dans l'enseignement supérieur où on a vu pulluler les établissements privés qui ont des calendriers totalement différents et indépendants de ceux des universités publiques. Ce qui n'empêche pas qu'ils soient « agréés par l'Etat » et que les diplômes qu'ils délivrent soient aussi « reconnus par l'Etat », en plus d'être parfaitement valables sur le marché du travail du secteur privé.
La Rédaction