« Je suis bien placée pour comprendre tout l’enjeu de la réforme de ce code de la communication et que cette réforme a toute une histoire qui nous a forgés et qui m’a poussée à le mener jusqu’au bout. C’est un devoir auquel je ne saurais renoncer », confie la ministre qui, en six mois à la tête du département ministériel, est parvenue à transformer en acte les promesses données au milieu. De la couverture nationale pour les chaînes de télévisions privées au désengagement total de l’Etat de l’OJM en passant par les droits et avantages fiscaux et douaniers accordés aux journalistes et organes de presse ainsi que la restructuration de l’ Autorité nationale de régulation de la communication médiatisée (ANRCM) et la mise aux normes de la presse en ligne, tout est inscrit ou réinscrit dans cet avant-projet de loi concocté par les patrons de presse et les journalistes dans tout Madagascar. Les documents bien ficelés remis à qui de droit, à charge maintenant à l’exécutif et au législatif de transformer l’essai en but commun, celui d’une presse libre et responsable.
La Rédaction
Réactions
Rabarijohn Hery Mampionona, directeur de la presse écrite du groupe SODIAT : « Contrairement à notre loi actuelle liberticide, les contenus de cet avant-projet est plus libéral. L’équilibrage
des membres de l’Autorité Nationale de Régulation de la Communication Médiatisée issus de la presse publique et privée est rassurant. En cas de délit, les journalistes du secteur privé peuvent être mieux protégés avec des membres plus compréhensifs.»
Tahiana Rasolojaona, Président directeur général RDJ : « En tant que patron de presse, je suis actuellement très optimiste à la promotion des médias. Cet avant-projet contient tous les points importants qui ont été revendiqués depuis des années et qui requièrent des améliorations. Cela fait 16 ans que la RDJ a projeté de monter sa chaîne télévisée. Nous ne nous sommes pas précipités étant donné qu’une loi relative à licence d’exploitation et à une Autorité compétente traitant les conditions d’ouverture n’existaient pas. Tous les acteurs vont être soumis à une même règle de jeu et régis par la même loi. Nous entamerons donc les procédures.»
Gérard Rakotonirina, président de l'Ordre des Journalistes de Madagascar (OJM) : « L’ordre des Journalistes de Madagascar dispose désormais d’un droit de contrôle opiné et/ ou inopiné. En cas de dérive d’un journaliste, l’ordre peut intervenir directement. Ce qui nous a toujours handicapés a été une loi incomplète et équivoque. La promulgation de cette loi et le décret d’application sont ainsi très attendus. »
Joël Ralavohita, Directeur de publication MBS : « Cet avant-projet constitue une preuve des améliorations du journalisme à Madagascar. Des étapes marquantes ont été franchies notamment le rééquilibrage des membres. En ce qui concerne la couverture nationale, je constate un goût d’inachevé par rapport à la thématique à choisir pour bénéficier d’une licence d’exploitation. A mon avis, cette couverture nationale a déjà pris forme mais d’une manière indirecte et cela avec les bouquets et les chaînes disposant un relai. Il est ainsi souhaité de se concentrer sur le développement des projets déjà lancé pour rendre effective ladite couverture. »
Charles Raza, journaliste correspondant Midi Madagasikara à Tuléar : «Différentes sources n’acceptent pas de livrer des informations aux journalistes. Or, les alignés de cet avant-projet indiquent que nul ne peut être empêché, ni interdit d’accès aux sources d’information, ni inquiété de quelque façon que ce soit dans l’exercice régulier de sa mission de journaliste et que les journalistes ont le droit d’accès à toutes les sources d’information. En vue de son application donc, l’exercice du métier du journalisme dans notre région s’annonce promettant.»