Après un accueil chaleureux des habitants de la ville des fleurs, il avait alors assisté à la pose de la première pierre de la réhabilitation du marché de Marolaka, financée par l'Agence française de développement (AFD) avant de rallier la Capitale. A cette époque, il fut alors le 2ème Chef d’Etat français à faire le déplacement dans la Grande île après l’indépendance. Il a marché sur les traces de François Mitterrand qui est venu à Madagascar en 1989 tandis que son homologue Charles de Gaulle avait proclamé officiellement l’indépendance du pays en 1958.
Officiellement, l’appui à la politique de démocratisation, de décentralisation et d'ouverture économique ainsi que le renforcement de la coopération économique bilatérale entre les deux pays furent les principaux objets de cette visite.
Moments douloureux de la répression coloniale
Mais de manière officieuse, ce déplacement dans une ancienne colonie était qualifié de « visite de la réconciliation » par la presse de l’époque. En effet, la France n’a reconnu que tardivement la prise de pouvoir de Marc Ravalomanana en 2002. Une arrivée à la Présidence qui fut précédée par une grande crise politique de plusieurs mois et ayant fait de nombreux morts. D’ailleurs, le Gouvernement français a répondu absent lors de la cérémonie d’investiture du fondateur du « Tiako i Madagasikara » à Mahamasina.
Jacques Chirac fut d’ailleurs parmi les rares personnalités françaises à avoir reconnu le caractère inacceptable des « répressions engendrées par les dérives du système colonial » en 1947. Il avait alors fait allusion à la répression violente par l'armée française contre le mouvement d’insurrection anticoloniale des nationalistes malagasy. Un combat qui avait fait plusieurs dizaines de milliers de morts.
Pour sa part, Marc Ravalomanana s’était attiré la foudre des nationalistes invétérés et avait été la cible de nombreuses critiques pour ses propos déplacés sur le sujet. Interrogé par les journalistes sur cette période sombre de l’histoire de Madagascar, le Président avait tout simplement rétorqué qu’il n’était pas encore né en 1947.
S.R.