Publié dans Politique

Vote historique - Tana élit un maire pro-régime pour la première fois !

Publié le jeudi, 05 décembre 2019

La Capitale de Madagascar est connue pour être frondeuse. C’est de cette cité cosmopolite que sont partis tous les mouvements de contestation ayant abouti à la chute des régimes en place successifs. Autre signe révélateur de ce caractère rebelle d’Antananarivo, depuis l’indépendance, les Tananariviens ont toujours élu comme maire une personnalité de l’opposition, ou à tout le moins, en dehors  du pouvoir en place. L’élection de Naina Andriantsitohaina,  candidat de la plateforme présidentielle IRK, est donc une grande première.

Si on laisse de côté Stanislas Rakotonirina, le premier maire de la Capitale sous la colonisation ainsi que les Présidents de délégation spéciale (PDS) qui sont nommés,  tous les autres édiles de la Ville des Mille élus au suffrage universel direct n’étaient pas issus du régime en place. Andriamanjato Richard, du parti AKFM, était maire de 1959 à 1977, c’est-à-dire une partie sous le régime PSD de Philibert Tsiranana et une autre sous l’AREMA de Didier Ratsiraka. Ceux qui lui ont succédé de 1978 jusqu’en 1989 étaient également issus de l’AKFM.

Guy Willy Razanamasy a été d’abord PDS (donc nommé)  de 1989 à 1991. Après avoir été  Premier ministre de la transition dirigée par Zafy Albert, il se présenta en 1995 à la première élection communale de la 3e République et fut élu sous les couleurs de « Iarivo Mandroso ». Il cohabita avec deux régimes différents, celui de Zafy Albert jusqu’en 1996, puis celui de l’AREMA new-look de Ratsiraka, au retour gagnant de celui-ci en 1997. C’est sous ce deuxième et dernier mandat de l’Amiral rouge que Marc Ravalomanana, présenté par « Tiako Iarivo », fut élu maire de la Capitale en 1999. Le fondateur de TIKO ne terminera pas son mandat car il se présentera à l’élection présidentielle en 2001 et accéda à la magistrature suprême du pays en 2002 dans les conditions que l’on sait. Il nommera trois PDS successifs pour le remplacer à la tête de la CUA.

Il a fallu attendre 2007 pour qu’une nouvelle élection municipale ait lieu. Elle mit aux prises le candidat d’Etat, Hery Rafalimanana du TIM (parti au pouvoir) à Andry Rajoelina du TGV. Le second sortit vainqueur de la confrontation avec plus de 63% des voix. Survinrent alors les événements de 2008/2009 qui propulsèrent le maire de la Capitale au poste de président de la Transition.  S’ensuivit de nouveau pour la Capitale une autre période d’administration par délégation spéciale (dirigée par des PDS nommés). C’est en juillet 2015, sous le régime HVM, que s’est tenue l’élection  ayant permis à Lalao Ravalomanana du TIM, d’accéder à la tête de la CUA. 

Comptant sans doute sur cette tendance des Tananariviens à voter pour un opposant au pouvoir en place, le TIM, tenta de nouveau sa chance en présentant Ny Rina Randriamasinoro face à Naina Andriantsitohaina de l’IRK, la plateforme présidentielle.  Pour la première fois de son histoire cependant, la Ville des Mille, à travers le vote historique du 27 novembre 2019, a déjoué ce pronostic vieux d’un peu moins de 60 ans en se dotant d’un maire élu de la même couleur que le pouvoir central.
Hery Mampionona

   

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Editorial

  • Mission délicate !
    Le second round de la négociation entre la France et Madagasikara sur les îles Eparses devait débuter à Paris dans la journée d’hier 30 juin 2025. La première étape de la rencontre entre les deux délégations avait eu lieu à Antananarivo en 2019, au Palais de Premier ministre à Andafiavaratra, tout juste en début du premier mandat de l’actuel Chef d’Etat Rajoelina Andry, et réélu pour un second mandat en 2023. La délégation malagasy conduite par la ministre malagasy des Affaires étrangères, Rasata Rafaravavitafika, composée de huit membres, devait rejoindre la capitale française pour être présente au rendez-vous fixé. Huit membres, des experts dans leur domaine respectif, qui ont la lourde tâche de présenter et défendre la cause nationale sur les îles Eparses. Madagasikara revendiquait depuis toujours du moins depuis la Deuxième République, la souveraineté de la Grande île sur ces « îles » tant convoitées et objet de discorde…

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