Publié dans Politique

Maire Naina Andriantsitohaina - « La prise en main de la Commune est urgente »

Publié le vendredi, 10 janvier 2020

Le Tribunal administratif d'Antananarivo a annoncé, hier à Anosy, les résultats définitifs des élections communales et municipales pour l'ex-province d'Antananarivo. Naina Andriantsitohaina est élu maire de la Commune urbaine d'Antananarivo. Plus de la majorité des sièges, que ce soit maire ou conseiller municipal, a été raflée par la plateforme soutenant le Président Andry Rajoelina, le Malagasy Miara Miainga, le Freedom et les indépendants. Le parti TIM a récolté des miettes. Le déclenchement des travaux de développement par les communes est attendu par la population.

 

« Pour la Commune urbaine d'Antananarivo, le maire élu est Naina Andriantsitohaina », a proclamé le président du Tribunal administratif. Le résultat le plus attendu est celui de la Commune urbaine d'Antananarivo. Mais les juges administratifs ont préféré joué le suspense jusqu'au bout. Ce résultat a été proclamé en tout dernier. Une proclamation suivie d'une salve d'applaudissements et de satisfecit dans la salle d'audience. Une proclamation qui marquait la fin de la cérémonie. En marge de cette cérémonie, le désormais maire de la Capitale malagasy a fait une déclaration. Il a remercié le tribunal d'avoir prononcé les résultats définitifs. « Je remercie la population tananarivienne d'avoir fait son choix et d'avoir fait montre de sagesse en attendant ces résultats », a-t-il affirmé. Toujours d'un ton calme et plein d'assurance, il ajoute : « J'attends l'ancienne maire pour la passation de service et j'espère que ça se fera le plus tôt possible. Ce n'est pas parce que je suis pressé mais que le travail n'avance pas. La prise en main de la Commune d'Antananarivo est urgente ».  

Jeu d'alliance

Les résultats définitifs des élections municipales a étonné plus d'un. Les deux formations, IRK et TIM, caracolent en tête avec 25 conseillers chacun. Aucune de ces deux formations n'a ainsi eu la majorité de son propre chef. Le maire Naina Andriantsitohaina est obligé de jouer le jeu d'alliance pour obtenir la majorité au sein du conseil municipal. Mais cette majorité est certainement assurée puisqu'il ne suffit que de quelques conseillers pour qu'elle soit acquise. L'obtention de cette majorité au sein du conseil municipal est plus que nécessaire pour la réalisation du programme du maire. Et l'obtention de cette majorité détermine également l'élection du président du conseil municipal. Une présidence qui fait l'objet de toutes les convoitises, eu égard au statut particulier de la Commune urbaine d'Antananarivo.Les résultats définitifs des élections dans les 315 communes ont été proclamés un à un, dans les Régions Analamanga, Itasy, Bongolava et Vakinankaratra.

En attente de passation

Les résultats des élections communales et municipales sont désormais définitifs. Les nouveaux maires sont désormais en attente de passation de service a expliqué le ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation Tianarivelo Razafimahefa. « Les nouveaux élus sont en attente de la passation de service avant de pouvoir entrer en fonction. Mais cette passation de service ne peut se faire qu'après la notification des nouveaux élus », a-t-il souligné. Mais ces nouveaux élus ne vont pas chômer à entendre les explications du ministre. D'ores et déjà, « les chefs de district et les préfets de région peuvent inviter les nouveaux élus à une séance de travail », a-t-il ajouté. Une séance de travail orientée vers l'explication des missions et attributions des maires et des conseillers en tant qu'organe d'une collectivité territoriale décentralisée, sous la tutelle du ministère de l'Intérieur et de la Décentralisation.

Majorité présidentielle

Les résultats définitifs pour l'ex-province d'Antananarivo est sans appel, si l'on ne scrute que l'échiquier politique. En effet, la victoire est acquise pour les candidats issus de la plateforme soutenant le Président Andry Rajoelina. Que ce soit les maires ou les conseillers municipaux, les chaises sont désormais occupées par les partisans du régime actuel. Le parti Malagasy Miara Miainga de Hajo Andrianainarivelo ne démérite pas pour autant. Ce parti a obtenu de nombreuses chaises lors de ces élections. Puis vient également le parti Freedom de Lalatiana Rakotondrazafy. Ce parti a pu acquérir de nombreux maires et conseillers municipaux, autant que les candidats indépendants. Le parti TIM s'est vu obtenir des miettes lors de ces élections. Sa mainmise sur la province d'Antananarivo n'est désormais qu'une histoire ancienne. Pour preuve l'élection de Dr Unoh dans la Commune urbaine d'Antsirabe et dans de nombreuses circonscriptions.

Tel est également le cas de la victoire des maires dans les grandes villes. Dans la Commune urbaine de Diégo, Jean Luc Djavojozara, maire sortant et élu sous la couleur du MAPAR en 2015, s'est présenté sous l'étiquette indépendante, retrouve son siège. Nantenaina Rakotonirina dans la Commune urbaine de Toamasina, Moktar Salim Andriantomanga à Mahajanga, Volazara Joseph à Sainte-Marie sont tous des proches du régime actuel.

Contentieux en cours

Même si les résultats définitifs ont été proclamés, la tâche des juges du contentieux électoral n'est pas pour autant terminée. En effet, 94% du contentieux électoral ont été jugés. Il ne reste donc que 6% à juger par les juges administratifs pour que la boucle soit bouclée. Et pour toutes les circonscriptions électorales de l'ex- province d'Antananarivo, deux circonscriptions se verront voir leurs élections à refaire. Il s'agit des Communes de Faratsiho, District de Faratsiho, Région Vakinankaratra et d'Analaroa, District Anjozorobe, Région Analamanga. Les résultats des élections dans ces communes ont été annulés, d'où la tenue des élections anticipées dans les conditions édictées par la loi. D'après les explications du ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation, les élections communales et municipales dans ces Communes sont à refaire, conformément à la décision du Tribunal administratif.

« L'organisation de ces élections se fera dans les mêmes formes que les précédentes », a-t-il ajouté. Quoi qu'il en soit, ces élections communales et municipales laissent perplexe les observateurs de la vie politique. Le taux de participation avoisinait les 30%, ce qui explique un désengagement des électeurs du devenir des communes. Une responsabilité partagée des partis politiques, des Organisations de la société civile et des électeurs eux-mêmes.

Boaza

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Editorial

  • Quid d’une volonté politique
    En panne d’une réelle volonté politique, la lutte contre la corruption fait du surplace à Madagasikara.Un décalage flagrant s’interpose entre ce qui a été dit et ce qui est fait ! Le pays stagne. Les Indices de perception de la corruption (IPC) éprouvent les peines du monde d’évoluer vers le sens du positif. Plutôt, ils reculent. Quid d’une volonté politique pour cerner ce « mal », la corruption, qui sape le fondement de l’essor de l’économie nationale.Créé le 17 décembre 2004, le Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO) fête ses 20 ans d’existence. Immédiatement, la question qui surgit : « quel bilan ? » BIANCO, de par son nom, ambitionne de combattre la corruption à Madagasikara. Après 20 ans, où en sommes-nous ?D’un avis généralement partagé, on hésite. Ecartelée entre une appréciation tranchée de réussite et d’un constat amer d’échec, l’opinion publique vague à l’âme. Le bilan mitigé semble dominer la partie.…

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