Publié dans Société

Malagasy bloqués en Inde - Appels de détresse pour un rapatriement

Publié le mardi, 23 juin 2020

Composés majoritairement de malades et de leurs accompagnateurs. 96 ressortissants malagasy bloqués en Inde, particulièrement à New Dehli et Bombai, renforcent leurs appels de détresse à l’endroit des autorités compétentes. « Nous sollicitons un rapatriement le plus tôt possible, puisque la plupart d’entre nous ne disposent plus les moyens pour rester ici. De plus, le Covid-19 frappe davantage de personnes vulnérables, dont les patients qui ont subi des interventions chirurgicales. Pourtant, bon nombre d’entre nous sont venus en Inde pour des transplantations d’organes, notamment de reins. Il y a déjà beaucoup de guéris, après avoir subi les opérations et/ou suivi quelques semaines de traitement », nous confie D.S., l’un des accompagnateurs en détresse. « Je me suis fait évacuer ici pour une greffe de rein. J’étais déjà hospitalisé quand les mesures sanitaires d’urgence ont été décrétées, dont la fermeture des frontières. Cela fait maintenant 4 mois que je suis coincé ici, alors que je n’ai prévu que 2 mois de séjour. Je suis à court d’approvisionnement faute de moyens, comme nous tous ici », témoigne H.R., un patient guéri. En fin mars dernier, l’un de ces ressortissants malagasy en Inde est décédé de l’insuffisance rénale. Il a été incinéré quelques jours plus tard. Une autre compatriote y a accouché le 4 juin dernier, après avoir raté son retour au pays au mois de mars à cause du confinement.
S’entraider pour survivre
Outre les malades et leurs accompagnateurs, ces ressortissants malagasy coincés en Inde se composent également d’étudiants, stagiaires, personnes en formation ainsi que quelques travailleurs migrants. L’entraide constitue leur principal moyen de survie puisque la plupart d’entre eux n’ont plus les moyens de se nourrir, de payer les hôtels ni d’assurer leur traitement et les dépenses liées aux achats de médicaments. « Nous n’avons reçu aucune aide ni du Gouvernement indien ni des autorités malagasy depuis la pandémie de Covid-19. C’est la raison de notre rétention ici. Ceux qui ont encore les moyens de se nourrir et de se loger soutiennent les autres. D’autres squattent les salons et les canapés des compatriotes, surtout la nuit. Un cadre supérieur malagasy, travaillant dans l’ambassade, nous est d’une grande aide », s’exprime le porte-parole de ces ressortissants. Autant de raisons pour lesquelles ces derniers poussent des cris d’alarme à l’endroit des autorités compétentes de Madagascar, à commencer par le Président de la République Andry Rajoelina. D’ailleurs, ils se disent disposés à suivre à la lettre l’organisation pour accélérer leur rapatriement. « Les travailleuses migrantes de Koweït ont pu rentrer à Madagascar le 8 juin dernier. Nous espérons bénéficier également  de ce privilège bientôt », attendent-ils. Notons que ces Malagasy restent en contact avec l’Ambassade et le ministère des Affaires étrangères, d’après leurs dires. Ces institutions attendent la décision d’en haut avant de passer aux prochaines étapes…
Recueillis par Patricia Ramavonirina

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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