Par ailleurs, 8 civils ont été arrêtés. Parmi ces derniers, ceux désignés comme en état de possession démoniaque de l’Ambalavelona dite « Niarinintsy », et qui sont à l’origine de cette situation explosive, et qui remonte deux semaines plutôt sur place. Outre cela, des véhicules des Forces de l’ordre ont été endommagés, toujours à la suite de l’accrochage.
Pour revenir dans la genèse de l’affaire, cette poignée d’individus, encore jeunes, et supposément possédés par le diable, auraient séquestré arbitrairement et surtout extorqué, car sous l’emprise de l’esprit mauvais, d’autres habitants cibles de leurs choix sous prétexte que ces derniers détiennent des amulettes, et les forcer à reconnaître cette situation. Pendant tout cela, les victimes sont molestées voire attaquées à l’aide d’objets tranchants.
Pire, les « possédés » n’auraient pas hésité à faire usage de la violence pour forcer leurs victimes à payer des sommes allant d’un million d’ariary à deux millions d’ariary par victime. Les extorsions furent telles que leurs auteurs auraient réuni une dizaine de millions d’ariary.
Jugeant le comportement des agresseurs tout à fait inadmissible, les Forces de sécurité, soit une cinquantaine d’hommes, ont décidé d’agir. Cette action des Forces se traduisait par l’arrestation de ces jeunes particulièrement violents car prétendument possédés.
Mais là, c’est tout un autre chapitre. Car contre toute attente, des villageois qui se comptaient par millier, se sont dressés à leur tour contre les Forces de sécurité, témoignant ainsi du coup leur solidarité sinon leur complicité avec les jeunes habités par l’esprit du mal. Pire, la témérité de ces contestataires était telle qu’ils étaient même allés jusqu’à chercher à prendre d’assaut les éléments des Forces jusque dans leurs postes respectifs. Finalement, cette violence, ayant pris un autre aspect mais inutile, a pu être évitée de justesse, les émeutiers ayant rebroussé chemin au dernier moment. De leur côté, les Forces auraient dû faire un repli stratégique pour éviter un autre affrontement. Vers l’après-midi, les tensions ont baissé de plusieurs crans, et un calme trompeur a régné sur place où les commerces, de peur d’un éventuel pillage, ont fermé. C’était dans une atmosphère de ville morte que l’enquête sur cette affaire se poursuit.
Franck Roland