Publié dans Société

Problèmes des jeunes dans l'Anosy - Le mariage forcé et précoce persiste !

Publié le dimanche, 08 août 2021

Le chômage et le manque de loisirs constituent les principaux problèmes avancés par des jeunes à Fort-Dauphin, Capitale de la Région d'Anosy, si l'on tient compte des propos des autorités locales. Cette ville enregistre également divers cas de mariage précoce, voire forcé, des adolescentes et jeunes filles. Cette situation entraîne à la fois l'abandon scolaire et la grossesse précoce, allant jusqu'à la malnutrition.

 

Une adolescente sur deux concernée. Le mariage forcé et précoce touche 54,1 % des mineures dans la Région d'Anosy. Cette situation s'explique par la pauvreté, encourageant les parents à marier leurs filles dès leur plus jeune âge, à partir de 13 ans pour certaines. Ils choisissent pour ce faire des hommes ayant des moyens, qu'ils pensent être un « salut » pour leurs filles et même leurs familles. Cette pratique se fait depuis des années et persiste jusqu'à maintenant, si l'on tient compte de ces quelques témoignages des jeunes femmes victimes. « J'ai eu mon premier rapport sexuel à 13 ans, quand mon oncle m'a casé avec un homme plus âgé de notre village. Il pensait que cet homme pouvait subvenir à mes besoins et ceux de ma famille, mais au final ce n'était pas le cas. J'ai dû arrêter mes études en classe de 5ème pour me marier. Il en est de même pour mes deux sœurs benjamines, toutes contraintes de se marier à l'âge de 13 ans », nous confie Arline, jeune mère âgée de 18 ans vivant près de l'aéroport de Fort- Dauphin. « J'ai eu mon premier enfant à 15 ans et le 2ème à 16 ans et demi. Ils sont actuellement âgés respectivement de 2 ans et quelques mois et d'un an et 3 mois », ajoute notre interlocutrice.

Des enfants en difficulté

« J'ai été contrainte de me marier à un homme riche de notre village à l'âge de 15 ans. Mon père m'en a obligé. Pourtant, cet homme m'a abandonné pour être avec une fille plus jeune dès que je tombais enceinte. Du coup, j'ai eu du mal à survivre avec mon enfant, même en jonglant des petits boulots, notamment dans les mines de mica. Quelques temps après, je me suis remariée avec un autre homme, avec lequel j'ai eu 3 enfants, mais il m'a de nouveau quitté. Au final, je suis seule avec 4 enfants à la charge, sans l'aide de personne », témoigne Nirina, les larmes aux yeux. Dans la plupart des cas, les enfants de ces jeunes femmes mariées précocement ou abandonnés par leurs maris se trouvent dans un état de malnutrition chronique ou sévère. Bon nombre d'entre eux suivent un traitement auprès des centres de réhabilitation nutritionnelle. D'autres ne sont pas scolarisés faute de moyens de leurs mères. Face à cette situation, les agents communautaires ou encore les personnels de santé renforcent les sensibilisations, entre autres sur l'utilisation des méthodes contraceptives. Les cibles semblent être convaincues de la nécessité du planning familial, mais elles hésitent à le faire par peur de leurs maris ou encore à cause des rumeurs.

Pour information, 40 jeunes filles sur 100 sont contraintes de se marier avant leurs 18 ans, selon l'enquête par grappes à indicateurs multiples (MICS 2018). L'article 3 de la loi n° 2007-022 fixe pourtant l'âge matrimonial à 18 ans à Madagascar, mais en vain. Les us et coutumes dans certaines Régions ainsi que le non-respect des droits des enfants gagnent le dessus. La route est encore longue dans ce combat…

Patricia Ramavonirina

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Editorial

  • Souci national
    L’équipe nationale de football, les Barea, touche le fond. Soit ! Un fait, une réalité que personne ne contredit point. Pas besoin d’une longue démonstration par A + B pour le constater. Il suffit de voir, d’écouter et de lire pour s’en rendre compte. Situation catastrophique qui défraie la chronique. En fait, notre Onze national devient un problème national, une honte nationale. Bref, un souci national que même les moins fervents au ballon rond en parlent.Le dernier match des Barea contre nos voisins les Cœlacanthes au cours duquel l’équipe nationale concéda la plus lourde des défaites avec un à zéro balaie définitivement nos espoirs. Un échec qui confirme le classement de la CAF comme quoi Madagasikara se trouve derrière les Comores. La « Grande terre », le dernier de la classe, est l’ombre d’elle-même !Le sport, la grande fenêtre qui ouvre un pays vers le monde extérieur, un tremplin qui…

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