En l'additionnant avec de la cendre ou des déchets agricoles, après une réaction aérobie, la vidange mélangée à des bactéries et son transport vers l'un des 5 sites de déversement sont facilités pour ainsi valoriser les déchets fécaux. Ceux-ci sont spécialement traités pour être transformés en biogaz pour alimenter les centres. Ils sont également réduits en compost pour un usage agricole. Le gaz butane sorti de la cuve du traitement est mélangé avec des détritus de bouteilles ou de sachets plastiques. Ceux-ci seront transformés par la suite en pavés autobloquants. Le centre de Manjakaray à lui seul traite quotidiennement 30 m3 de déchets fécaux venant de ce quartier ainsi que de quelques Fokontany d'Antananarivo. Ces déchets sont par la suite collectés par des opérateurs en boues de vidange.
« Pour le moment, nous sommes toujours en phase de recherche et d'expérimentation avant la phase de sensibilisation. En d'autres termes, nous essayons de convaincre les gens sur le fait que les produits dérivés de ces boues de vidange sont sans danger et déjà propres. Ils n'ont rien avoir avec les excréments, qui sont la source primaire. Nous devons encore déployer beaucoup d'efforts pour arriver à un changement de mentalité de nos clientèles cibles. Notre agriculture, point clé de notre économie, et la reforestation qui joue un rôle dans notre environnement, ont grand besoin de ces engrais », explique Jaona Andrianaivo, directeur général de SMA. C'était vendredi dernier, lors d'une visite du site de traitement des déchets sis à Manjakaray. Ce dernier a déjà vu le jour en 2014 mais son activité reste jusqu'ici dans la phase de recherche.
Si ces boues ne sont pas gérées correctement, elles pourraient causer de graves nuisances au niveau de l'environnement urbain et de la santé publique. Une des raisons pour laquelle l'UNICEF, sur un financement de la Norvège, s'assure de la sécurisation du site de Manjakaray et de son personnel. La majorité des boues de vidange de la Capitale sont, notons-le, déversées sauvagement à Iarinarivo. Toujours en collaboration avec l'Ambassade de Norvège et des partenaires locaux, ledit organisme onusien met en œuvre le « projet intégré de développement et de réponse aux urgences dans le secteur de l'eau, l'assainissement et l'hygiène pour la population affectée par la Covid-19, située dans les centres urbains de la Commune urbaine d'Antananarivo et de Toamasina. Ce projet appuie des écoles primaires publiques et des collèges d'enseignement général dans la construction ou la réhabilitation de 13 blocs sanitaires avec douches et latrines séparées, et une cabine réservée aux personnes en situation de handicap avec une rampe d'accès. Parallèlement, 220 ménages ont été équipés en latrines familiales.
Elias Fanomezantsoa