« Actuellement, Antananarivo abrite environ 3,5 millions d’habitants. 60 % d’entre eux rejoignent chaque jour le centre-ville. Avec le nombre de véhicules qui circulent et l’étroitesse de nombreuses rues, les bouchons sont quasiment inévitables. Le PTU figure parmi les solutions les plus réalistes pour mettre fin aux cauchemars des usagers. Avec l’opérationnalisation des 10 trains, chaque heure, 3.000 personnes pourront ainsi voyager via la ligne », selon le ministre des Transports et de la Météorologie, Valéry Ramonjavelo, lors de sa visite d’hier, ayant comme objet la constatation de l’avancée des travaux.
En effet, le retour du train présente de nombreux avantages. D’abord, il a déjà sa propre ligne et ne s’arrête que dans les gares, 9 en tout. La durée du trajet est de 30 à 40 minutes. Cela équivaut à un gain de temps inestimable. En plus, la locomotive utilisera du courant électrique au lieu du fuel. En utilisant ainsi sa propre source d’énergie, ce moyen de locomotion ne sera pas concerné par la fluctuation du prix de l’énergie fossile et aura un coût abordable pour la population.
Du côté de Madarail, son directeur général adjoint, Andrianjaka Rakotonanahary a annoncé que 90 % des travaux sont achevés. Cela concerne les barrières, la réhabilitation des rails, les clôtures. Il ne reste que la construction du pont à la hauteur du barrage de Mandroseza et la mise en place des barrières gardées au niveau des intersections avec les routes.
Durant la première phase d’essai qui débutera d’ici quatre mois, environ 300 passagers par heure emprunteront le train. En premier lieu, il s’agit de familiariser de nouveau les Tananariviens à ce moyen de locomotion, en particulier ceux qui n’ont pas connu l’ère du train. On va les inculquer sur les attitudes et les comportements à avoir pendant le passage de la machine. Il y aura également une sensibilisation des voyageurs sur les règles de sécurité à bord du train.
Avec la mentalité des Tananariviens, notamment le laisser-aller et le je-m'en-foutisme habituel, il faudra leur exposer tous les éventuels dangers afin d’éviter tout incident. Cela va du simple piéton qui continue de marcher sur la voie ferrée alors que cela est strictement interdit, aux conducteurs qui forcent le passage à niveau à l’approche d’un train.
« En utilisant essentiellement l’électricité, il faut impérativement renforcer la sécurité des riverains et prévenir au maximum la population sur les éventuels risques auxquels elle serait confrontée. Nous sommes en train de faire revivre le transport ferroviaire à Tanà. Beaucoup sont ceux qui ne savent pas ou ignorent sciemment les dangers que représentent ce moyen de transport », a confié le directeur général de l’Agence des transports terrestres (ATT), Jhanard Privas Andriamiarantsoa.
Nikki Razaf