Publié dans Société

Tapages nocturnes à Mahajanga - De lourdes amendes pour les récalcitrants

Publié le lundi, 07 août 2023

Les fêtes en tout genre, notamment les bals et les veillées nocturnes, font rage dans la capitale du Boeny en cette période de vacances. A la suite de nombreuses plaintes émises par les habitants, la Commune urbaine de Mahajanga ont mis en garde ceux qui continuent de faire des tapages nocturnes, en particulier ceux qui mettent de la musique à fond durant les heures de sommeil.

La loi existe déjà depuis des années, mais n’a pas simplement été appliquée. En effet, selon l’article 473, alinéa 13 du Code pénal, « seront punis d’une amende allant de 2.000 ariary jusqu’à 100.000 ariary, outre un emprisonnement allant jusqu’à vingt-neuf jours (…) les auteurs ou complices de bruits, tapages ou attroupements injurieux ou nocturnes troublant la tranquillité des habitants ».

Tout tapage et bruit commis à partir de 22h sont désormais punis en conséquence. La Commune de Mahajanga privilégie la bonne cohabitation et le bon voisinage et ne sévira pas à l’aveugle. Cependant, après un avertissement verbal et en cas de refus d’obtempérer, la sanction tombera.

« Le volume des sonorisations doivent être abaissé au-delà de 22 h. Aucun bruit ou musique ne doit plus être perceptible à l’extérieur. Même si la fête a reçu une autorisation de la Commune, il s’agit avant tout du respect des autres ».

Un problème commun des grandes villes et bas-quartiers

Le tapage nocturne ne concerne pas uniquement la ville de Mahajanga. Quasiment toutes les grandes villes malagasy connaissent ce problème. A Antananarivo par exemple, les fêtes familiales liées à la circoncision battent leur plein dans de nombreux quartiers. Les bals débutent dès l’après-midi et ne prennent fin qu’aux aurores. Cela engendre le mécontentement des riverains. Afin d’obtenir une autorisation de faire la fête durant la nuit, un frais symbolique de 10.000 ariary est à payer auprès des chefs de Fokontany.

« On a essayé de dissuader les fêtards, mais ils nous ont simplement répondu qu’ils avaient obtenu une autorisation du fokontany. Leur raisonnement est simple : puisqu’ils ont payé les 10.000 ariary, ils ont droit de faire la fête jusqu’à l’aube », a confié Serge, habitant du quartier d’Anosibe. Il ajoute qu’outre une méconnaissance de la loi, un manque de savoir-vivre et de bon sens rongent les citadins malagasy.

Par ailleurs, les chefs de Fokontany se retrouvent face à un dilemme. Les 10.000 ariary payés par les fêtards représentent quand même une somme assez conséquente et le fait de refuser cet argent serait un manque à gagner. Les veillées nocturnes et les bals sont fréquents en ce moment, sachant que les mois de juin, juillet et août sont propices aux circoncisions et aux « famadihana ».

Les usines qui travaillent la nuit font également des infractions qui ne sont pas dénoncées dans la plupart des cas. Pourtant, leurs machines occasionnent des bruits stridents empêchant les gens de dormir. Pour leur défense, les entrepreneurs argumentent qu’ils sont obligés de travailler la nuit pour rattraper le temps perdu dû à l’inactivité dans la journée, en raison du délestage.

Les demandes d’autorisation octroyées doivent être strictes et précises. Il faudra y ajouter qu’au-delà de 22h, les organisateurs ont le devoir d’arrêter ou de mettre en sourdine la musique. Les autorités ne sont plus obligées de recevoir une plainte ou une signalisation avant d’agir en conséquence.

La décision prise au niveau de la Commune de Mahajanga doit être suivie partout à Madagascar. Il s’agit d’appliquer simplement la loi. La tranquillité concerne le plus grand nombre et non un privilège de certains individus. Dans cette lignée, les feux d’artifice privés provoquent également l’agacement et l’inquiétude des riverains. En effet, les détonations successives de tubes sont similaires à des coups de feu, faisant penser ainsi à une attaque de bandits dans le quartier.

 

Nikki Razaf

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Editorial

  • La faucheuse
    Fossoyeuse ou faucheuse, qu’à cela ne tienne, elle abat allègrement ! La Compagnie nationale d’eau et d’électricité, Jiro sy Rano Malagasy (JIRAMA), tue et abat sans autre forme de procès. En fait, pour le compte du premier quart de siècle de l’An 2000, la JIRAMA fauche tout ce qui bouge sur son passage. Créée dans la foulée et la folie de l’arrivée au pouvoir en 1975 du jeune capitaine de Frégate Didier Ratsiraka, par les avalanches de nationalisations, la JIRAMA voit le jour le 17 octobre 1975. Elle résulte de la fusion de la Société Malagasy des Eaux et Electricité (SMEE) et la Société des Energies de Madagasikara (SEM). Son rôle se concentre sur la distribution des services essentiels dont l’eau et l’électricité à travers le pays. La vague d’étatisations depuis 1975 se manifeste par des initiales « ma » (malagasy) à toutes les nouvelles marques des entités commerciales et…

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