Publié dans Société

Toky Ranaivo - « La couture, c'est se réinventer au quotidien avec beaucoup de passion »

Publié le mardi, 04 juin 2024
Toky Ranaivo - « La couture, c'est se réinventer au quotidien avec beaucoup de passion » Crédit photo : fourni

Toky Ranaivo, couturier malagasy, a accepté de partager avec nous son parcours, les défis rencontrés et sa vision du monde de la couture dans le pays. Dans cette interview, il nous parle de ses débuts, de ses inspirations et des enjeux du secteur de la mode à Madagascar.

La Vérité (+): Pouvez-vous nous raconter l'histoire de votre entreprise de couture ?

Toky Ranaivo (=) : Tout a commencé en 2019, lorsque j’ai commencé à créer mes premières pièces. Un ami m'a encouragé à montrer mon travail lors d'un défilé de mode qui s’est déroulé à Antananarivo. A l'époque, je n'étais pas très confiant, car mes créations étaient simples et je doutais de leur originalité. Malgré mes hésitations, j’ai décidé d’y participer. A ma grande surprise, ce défilé a marqué le début de ma reconnaissance dans le milieu de la mode.

(+) : Quels sont les principaux produits ou types de vêtement que vous fabriquez ?

(=) : J'ai débuté avec des vêtements simples, mais j’ai rapidement évolué vers des créations plus avant-gardistes. Actuellement, je me concentre sur des vêtements uniques et sophistiqués, adaptés à un usage quotidien tout en restant exceptionnels. Nous réalisons aussi des robes de mariée qui reflètent cette philosophie.

(+) : Quelles sont les principales difficultés que vous rencontrez dans votre activité de couturier à Madagascar ?

(=) : Le secteur créatif à Madagascar est malheureusement peu valorisé. Beaucoup de créateurs locaux peinent à se faire connaître. Le manque de reconnaissance et de soutien pour la créativité locale constitue un véritable obstacle. Chaque jour, nous devons nous battre pour surmonter ces défis.

(+) : Comment trouvez-vous vos fournisseurs de tissus et autres matériaux nécessaires à votre production ?

(=) : Chez Toky Ranaivo Couture, nous ne choisissons pas toutes les matières nous-mêmes. Souvent, ce sont les modèles qui apportent les matériaux nécessaires. Cela nous permet de nous adapter aux besoins spécifiques de chaque création, garantissant ainsi l'originalité et la qualité de nos vêtements.

(+) : Quelle est la perception du public malagasy vis-à-vis des vêtements faits sur mesure ou artisanaux ?

(=) : De nombreux malagasy apprécient et souhaitent porter des créations locales. Cependant, l’accès à ces vêtements reste limité pour beaucoup. Nous travaillons constamment à rendre nos créations plus accessibles afin que chacun puisse en profiter.

(+) : Comment la couture artisanale se positionne-t-elle face à la concurrence des vêtements importés et produits en série ?

(=) : Les créateurs malagasy sont très talentueux et capables de réaliser des pièces extraordinaires. Malheureusement, notre reconnaissance est faible, car les promoteurs de notre travail sont souvent préoccupés par d’autres choses. Malgré cela, nous rivalisons avec les créations étrangères en termes de qualité et de style.

(+) : Quel rôle joue l'innovation dans votre entreprise ? Utilisez-vous des technologies modernes dans vos processus de production ?

(=) : L’innovation est essentielle, mais nous privilégions toujours l’artisanat. Quand c’est nécessaire, nous utilisons des technologies modernes. Cependant, l'essence de notre travail reste dans la création manuelle, ce qui représente véritablement l’artisanat.

(+) : Quels conseils donneriez-vous aux jeunes malagasy qui souhaitent se lancer dans la couture ou créer leur propre entreprise de mode ?

(=) : Mon conseil est de ne pas se lancer dans la création, juste pour gagner de l’argent. Faites-le avec amour et passion. La créativité peut être rentable, mais l’essentiel est de se distinguer en ayant sa propre identité.

(+) : Quels sont vos projets d'avenir pour votre entreprise ? Avez-vous des ambitions de croissance ou d'exportation vers d'autres marchés ?

(=) : Pour l’instant, nous nous concentrons sur le marché local. Nous souhaitons avant tout montrer notre savoir-faire ici à Madagascar avant d'envisager de se lancer dans les exportations.
Carinah Mamilalaina

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Editorial

  • Un phare
    « Je voudrais être un phare qui voulais illuminer les démunis et leur apporter la lumière », telle est la déclaration, érigée en confession de foi, de Harilala Ramanantsoa, porte étendard n° 7 de l’IRMAR – UPAR aux communales et municipales d’Antananarivo-Renivohitra prévues le 11 décembre prochain. A l’issue d’un culte d’action de grâce et de louange au temple du Palais de Manjakamiadana, Harilala Ramanantsoa répond à la question des confrères pourquoi a-t-elle choisi ce site historique pour organiser un culte qu’elle devait déclarer ainsi. Qu’est-ce qu’un phare ? Le Robert le définit en ces termes « une tour élevée sur une côte ou sur un îlot, munie à son sommet d’un feu qui guide les navires ». Sur un véhicule, c’est un feu à longue portée pour offrir la meilleure visibilité la nuit au conducteur.

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