Publié dans Société

Ambohimalaza, un mois après - Le flou persiste

Publié le lundi, 14 juillet 2025

Le bilan  à la suite de l'empoisonnement durant une fête d'anniversaire, le 14 juin dernier, ne cesse de s'alourdir. Le 29e décès lié à cette triste affaire, a été recensé, samedi dernier. Rappelons qu'une quarantaine de convives a été invité à cet anniversaire.  L'Hjra Ampefiloha enregistre, à lui seul, 25 morts tandis que les 4 autres le sont dans d'autres établissements. Et le dernier cas en date concerne donc un jeune patient prénommé Tiavina (24 ans) a rendu l'âme après 29 jours de coma,  les médecins du CHU Joseph Ravoahangy Andrianavalona (HJRA) à Ampefiloha, s'avouant alors impuissants à le sauver. "Une semaine après l'admission de Tiavina à l'hôpital, ses narines et sa bouche ont commencé à dégager une puanteur, de plus en plus putride, et à mesure qu'il n'a plus émergé de son coma", explique une source familiale.

 

Toujours à l'Hjra, il reste une poignée de patients, parfois dans un état critique. Mais c'est là que le bât blesse car ni les sources des autorités sanitaires, ni celles dites officielles, semblent ne pas permettre de vérifier une statistique exacte, du moins concernant les personnes encore hospitalisées. Le dernier bilan hospitalier datait du 6 juillet dernier.

Des hypothèses contradictoires

Depuis lors on assiste à une course, sinon à une guerre de communiqués pour tenter de donner une explication sur l'origine du drame, alimentant ainsi le flou sur l'affaire. Le 9 juillet dernier, celui considéré comme le plus officiel n'a pas écarté la piste d'un botulisme. En même temps que cela, une source médicale française déclare sur une chaîne radio de l'Hexagone que des analyses réalisées à l’institut de médecine légale de Strasbourg à partir des prélèvements d’un patient décédé n’ont pas permis d’établir la cause des décès. Enfin, il y eut la récente déclaration de ce professeur  agrégé en bactériologie et virologie. Il a émis des doutes sur la thèse du botulisme.

Devant les affirmations de certaines sources comme quoi un grand nombre de personnes sont décédées après avoir mangé des donuts, Il avance des arguments scientifiques pour contester cette hypothèse, soulignant que la toxine botulique est détruite par la cuisson prolongée, et que les teneurs élevées en sucre et l'acidité des donuts sont des facteurs défavorables à son développement. Selon lui, les investigations et les preuves scientifiques ne soutiennent pas la thèse du botulisme dans cette affaire.

De son côté, le procureur de la république, lors d'une récente visite à l’hôpital HJRA, a déclaré qu'un agent toxique puissant, a été trouvé dans les échantillons envoyées en France. Et comme la piste du botulisme a été ainsi écartée, il y voit  l’empoisonnement volontaire comme la thèse la plus plausible. Et toujours à l'hôpital, le procureur  venait de déclarer qu'il est strictement interdit de préciser le nom de l'agent toxique responsable sous peine de donner une idée à des personnes ayant une intention malveillante. Enfin, toutes ces différentes déclarations, officielles et officieuses, jointes à une insuffisance de liberté des médias locaux pour accéder, du moins aux sources d'informations, d'abord hospitalière, mais surtout aussi ministérielle, ne font que nourrir le flou sur cette triste affaire qui secoue la capitale, depuis près d'un mois maintenant.

 

F.R

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Editorial

  • Austérité, es-tu encore là !
    Une crainte ou anxiété ? Au rythme où vont les choses ces derniers temps, des observateurs inquiets se posent la juste question « l’austérité est-elle encore un sujet de pointe d’actualité ? ». Aurait-elle raté le train de la Refondation ? S’il existe un passage qui aurait le plus capté l’attention à travers deux discours solennels du Président de la Refondation de la République, le colonel Michaël Randrianirina dans deux endroits différents, à Ambohidahy et à Iavoloha, concerne la nécessité absolue de bien gérer la caisse publique. Le colonel Président a martelé qu’il faille réduire les dépenses publiques, les dépenses d’Etat au profit des domaines prioritaires et urgents à savoir, entre autres, les dépenses liées à l’énergie et les dépenses relatives au besoin de la population, des agents de l’Etat en situation dérisoire.

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