Les médias mauriciens parlent du démantèlement d'un réseau, et les faits s'étaient récemment produits dans la localité de Baie-de-Tombeau, île Maurice où la Police a effectué une descente visant à combattre la traite des êtres humains. Dans son viseur : une maison d'hôte où les Forces de l'ordre de cette île voisine ont arrêté quatorze femmes malagasy. Les concernées sont âgées de 23 à 36 ans. Un coup de filet durant lequel les autorités mauriciennes découvrent aussi que ces femmes originaires de la Grande île sont en situation irrégulière à Maurice. Mais elles n'étaient pas les seules à tomber dans le filet de la Police, vendredi dernier. Le propriétaire de l'établissement, âgé de 50 ans ainsi que la réceptionniste (36 ans) l'étaient aussi. Ces derniers sont poursuivis pour trafic d'êtres humains à des fins d'exploitation sexuellede ces femmes malagasy, et ont été placés en détention, du moins à titre provisoire.
Dans la même foulée, plusieurs éléments compromettants, dont des documents, des téléphones portables et des préservatifs, ont été saisis sur place. De leur côté, ces femmes malagasy que la presse mauricienne considère comme victimes, ont été transférées dans un centre de prise en charge des femmes en détresse dont celles qui sont victimes de trafic sexuel, situé dans la localité d'Albion, et ce, dans l'attente de la suite de l'enquête. En parallèle, le service des passeports et de l'immigration mauricien a apporté une assistance aux victimes. Enfin, la Police mauricienne s'est fixé le but de remonter toute la filière. Ce qui lui impose de pousser davantage les investigations sur cette affaire.
Ce n'est pas la première fois qu'on assiste à ce genre d'opération policière dans l'île Maurice. Déjà en février dernier, trois autres autres jeunes femmes malagasy, âgées de 21, 24 et 26 ans, ont aussi été arrêtés à peu près pour les mêmes motifs et circonstances que ceux indiqués supra. Lors de leur interrogatoire, il s’est avéré qu’elles ne possédaient pas de permis de travail valide, comme l’exige la loi mauricienne. Elles ont été informées du délit d’« exercice d’une activité professionnelle à Maurice contre rémunération sans permis de travail valide », avant d’être conduites au Poste de police. Notons enfin que Madagascar et l’île Maurice ont signé l'année dernière une convention visant justement à endiguer le phénomène de la traite des êtres humains.
Recueillis par Franck R.