L’enquête sur le spectaculaire « silencieux » braquage du Malaisie Hôtel, situé à Ankazomanga, a franchi une nouvelle étape. Six jours après les faits survenus le 10 septembre dernier, la Brigade criminelle (BC) et le Service anti-gang (SAG) ont procédé hier à une vaste opération coup de filet à Tsarahonenana. Bilan : six nouvelles arrestations, portant à dix le nombre total de suspects interpellés dans cette affaire hors du commun. Le groupe fraîchement arrêté se compose de quatre hommes et de deux femmes. Fait notable : l’une des deux femmes n’est autre que l’épouse de l’un des premiers suspects appréhendés, ce qui tend à confirmer l’existence d’un réseau criminel bien structuré. Lors de la perquisition, les enquêteurs ont mis la main sur un butin considérable : 3,9 millions d’ariary en liquide, plusieurs téléphones portables ainsi que sept bijoux sertis de pierres précieuses, chacun estimé à environ 20 millions d’ariary.
Pour rappel, dans la matinée du 10 septembre, le Malaisie Hôtel a été la cible d’un coup de main d’une précision redoutable. Les braqueurs, se faisant passer pour des clients et même pour des employés, ont dérobé en quelques minutes près de 144 millions d’ariary, dont plus de 12.000 dollars américains, sans tirer un seul coup de feu ni user de violences. Cette opération minutieusement préparée laisse fortement soupçonner une complicité interne, les malfaiteurs ayant visiblement eu connaissance de l’emplacement du coffre.
Alerté rapidement, le SAG est intervenu sur place et a réussi à interpeller un premier suspect. Trois autres comparses furent arrêtés peu après, avec en leur possession une large partie du magot. Avec cette nouvelle vague d'interpellations, qui inclut l'épouse de l'un des premiers suspects, les enquêteurs estiment avoir démantelé un réseau bien organisé. L'enquête se poursuit pour faire toute la lumière sur les éventuelles complicités au sein de l'établissement. Les dix suspects sont actuellement entre les mains de la BC d’Anosy et devraient être prochainement déférés devant le Parquet. Ce braquage, mené sans effusion de sang mais avec une organisation digne d’un scénario de film, restera gravé comme l’un des coups les plus audacieux de l’année dans la capitale.
Nikki Razaf