Un week-end d’enfer. C’est le mot qui revient sur toutes les lèvres à Ankorondrano, théâtre de deux incendies d’une rare intensité entre la nuit du samedi et la matinée d’hier. En l’espace de quelques heures, les flammes ont dévoré aussi bien des bâtiments industriels que des maisons d’habitation, transformant ce quartier d’affaires animé en un véritable champ de ruines.
Tout a commencé vers 22h 45, samedi. Un feu d’une violence extrême s’est déclaré dans les locaux de deux entreprises appartenant au groupe Zital. Le premier, un entrepôt de stockage de la société dénommée P., spécialisée dans la production de papiers toilettes W. et de serviettes hygiéniques T. ; et le second, une société de pêche baptisée M., fabricant de flotteurs destinés aux activités maritimes.
En quelques minutes, les flammes ont tout englouti. De gigantesques colonnes de fumée noire se sont élevées dans le ciel, visibles à plus de deux kilomètres à la ronde. Le crépitement du feu, les explosions sporadiques de matériel et la chaleur suffocante ont plongé le secteur dans une atmosphère d’apocalypse.
Toute la nuit, les sapeurs-pompiers de Tsaralalàna, renforcés par leurs collègues venus des autres casernes de la capitale, ont mené une lutte acharnée. A 4 heures du matin, après près de six heures d’efforts, ils sont enfin venus à bout du brasier. On a recensé aucun blessé, ni perte en vie humaine, mais les dégâts matériels se chiffrent à plusieurs centaines de millions d’ariary.
Les éléments du Commissariat du 8ème Arrondissement et ceux du poste avancé d’Ankorondrano ont aussitôt sécurisé le périmètre, redoutant des intrusions ou des tentatives de vol. L’origine du feu reste mystérieuse pour l’instant.
L’enfer recommence au petit matin
Mais le répit fut de courte durée. A peine quelques heures plus tard, dimanche matin vers 9h 15, un nouveau foyer s’est déclaré, cette fois-ci à Ankorondrano-ouest, à moins d’un kilomètre du premier sinistre. En un rien de temps, le feu a ravagé plusieurs dizaines de maisons situées derrière l’église de Tsaramasay, à proximité de la voie ferrée.
Des cris, des pleurs, des habitants couraient dans tous les sens. La panique fut totale. Les flammes, attisées par le vent, ont progressé si vite qu’une centaine de toits auraient été réduits en cendres avant même l’arrivée des secours.
« Tout est parti d’une petite maison au fond de l’allée, mais ses occupants étaient introuvables quand le feu s’est déclaré », confie un riverain, encore sous le choc. En fin de matinée, les autorités locales ont commencé à recenser les sinistrés. Le Bureau national de gestion des risques et catastrophes (BNGRC), appuyé par des associations et des bénévoles, prépare désormais une aide d’urgence pour les dizaines de familles ayant tout perdu dans ce double drame.
Franck R.







