L’une des pressions les plus fortes. Le charbonnage représente aujourd’hui une menace majeure pour les mangroves, notamment dans la Région Sofia. La surexploitation met en danger cet écosystème, à la fois vital et fragile. Le bois de palétuvier sert à fabriquer des meubles, des matériaux de construction, mais aussi du charbon. Au port d’Antsohihy comme sur les pirogues qui naviguent dans la Baie de Laloza, les sacs de charbon issus des mangroves circulent librement chaque jour.
Selon certaines estimations, plus de 150 sacs de charbon arrivent quotidiennement à Antsohihy. Ce chiffre serait pourtant largement inférieur à la réalité, car les mangroves de la Sofia alimentent aussi Mandritsara et Bealanana, sans compter les sacs envoyés à Nosy Be qui ne passent pas par le chef-lieu de la région. Sur le terrain, les traces de cette exploitation sont profondes puisque la dégradation est visible partout.
L’intérêt des exploitants pour les mangroves de la Sofia s’explique surtout par leur vaste superficie. Les chiffres varient selon les sources, mais le Rapport d’inventaire national des mangroves, publié par le ministère de l’Environnement et du Développement durable en août 2019, estimait que les 450 km de côtes de la Sofia abritaient environ 76 932 ha de mangroves. D’autres évaluations parlent aujourd’hui de 45 000 à 50 000 ha.
Face à ce danger, plusieurs acteurs se mobilisent. Bôndy, à travers son projet « Ma Honkô », travaille depuis quelques années à inverser la tendance. Ses actions incluent la restauration des forêts de mangroves dans plus de 7 villages répartis dans 10 Communes des Districts d’Analalava, Antsohihy et Port-Bergé. A cela s’ajoutent des efforts de conservation, appuyés par des actions de développement communautaire et la création d’activités génératrices de revenus...
Recueillis par P.R.








