Publié dans Dossier

Violences envers les femmes et les enfants - 719 cas en une semaine à Antananarivo

Publié le mardi, 15 mars 2022

Constitués majoritairement de violences économiques. Les chiffres sont alarmants en matière de violences basées sur le genre (VBG) à Antananarivo. Le rapport émanant des intervenantes sociales dépêchées par le ministère de la Population, de la Protection sociale et de la Promotion de la femme (MPPSPF) auprès des sites d'hébergement à Antananarivo, suite aux inondations laissées par le passage du cyclone « Ana », à la fin janvier dernier, confirme ce fait. La hausse des cas durant la crise cyclonique ne concerne pas uniquement la Capitale, mais aussi les autres localités affectées, dont Mananjary. Des victimes en parlent…

350 cas de violences économiques, 62 cas de violences conjugales, 12 cas de violences sexuelles, 57 cas de violences physiques, 176 cas de violences morales et 62 autres formes de violences. Ces dernières incluent entre autres la traite des employés domestiques, le travail des enfants, etc. Tel est le rapport des 45 intervenantes sociales dépêchées auprès des 98 sites d'hébergement à Antananarivo, suite aux inondations causées par le cyclone « Ana ». Au total, 719 cas de VBG ont été enregistrés entre le 27 janvier et le 5 février dernier, selon les informations recueillies. La majorité des victimes se composent de femmes et d'enfants, contre une minorité d'hommes. 

« En général, les sinistrés hébergés dans les sites y étaient sous protection. Mais certains d'entre eux ont déjà subi des cas de VBG chez eux. C'est le cas d'une femme enceinte de 7 mois, battue par son mari, et qui s'est réfugiée au site d'hébergement d'Ilafy. Outre le certificat médical, nous avons pris en charge son traitement ainsi que son hébergement provisoire au centre de prise en charge intégrée de Manjakaray, le temps qu'elle puisse rejoindre sa famille à Mandritsara. Elle a également été dotée d'un kit d'accouchement et d'un kit de démarrage d'activité génératrice de revenus », avance Bodosoa Patricia Rasolonjatovo, intervenante sociale et assistance technique du directeur général de la Promotion de la femme auprès du MPPSPF.   

Avec l'appui des partenaires, dont le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), les intervenants sociaux et acteurs dans la lutte contre les VBG ont renforcé les sensibilisations durant la crise cyclonique, notamment auprès des sites d'hébergement des sinistrés. L'objectif étant à la fois de prévenir toutes formes de violence mais aussi de dénoncer les cas déjà existants mais qui sont passés sous silence. La plupart des cas constatés à Antananarivo le sont, selon les informations recueillies. D'ailleurs, le cluster « protection » et le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC) se sont chargés de l'envoi de SMS incitant à la prudence de tout un chacun face aux auteurs d'abus ou de violences sexuelles en temps de crise, même dans les sites d'hébergement. Les SMS de sensibilisation ont également encouragé les parents à surveiller de près leurs enfants, en évitant de les laisser seuls.

Dossier réalisé par Patricia Ramavonirina et Elias Fanomezantsoa

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Editorial

  • Vigilance requise
    Attention ! « Mananika ny trambo ». La bête grimpe et rampe. Elle atteint la ligne rouge. Les sentinelles ne doivent pas baisser la garde. De quoi s’agit-il ! En cette semaine qui s’achève ce samedi 6 décembre débutait, le lundi 1er décembre par la célébration de la Journée mondiale de la lutte contre le Syndrome immunitaire déficitaire acquis, le SIDA. Un peu partout dans le monde, surtout dans les grandes agglomérations à risque, les autorités sanitaires organisèrent des manifestations parfois à caractère festif ou autres de nature à transmettre des messages forts sur le danger que représente le VIH / SIDA. Des mobilisations pour la conscientisation de la population notamment des jeunes, population à risque, sur la conduite à tenir. A Madagasikara, comme dans la plupart des pays à population jeune, le pays s’expose de plus en plus dangereusement aux griffes de cette terrible maladie. Ces deux dernières décennies,…

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