Publié dans Dossier

Développement personnel moderne - « Renseignez-vous intelligemment avant de choisir votre coach », dixit Toky Rajaona

Publié le jeudi, 13 juillet 2023

Conférencier en croissance personnelle, coach praticien certifié en PNL (programmation neurolinguistique), entrepreneur. Toky Rajaona est apparemment la référence la plus cotée du moment. Avec le Centre de conférence international (CCI) d'Ivato pleine à craquer lors du séminaire « Invincible 2023 », malgré un tarif conséquent, il a su faire ses preuves avec son équipe de Master Life Company. Il a accepté de parler de son passé sulfureux, de la manière dont il s'en est sortie, de son parcours et de ses ambitions, en se livrant dans cette interview.

La Vérité (+) : Qui êtes-vous ?

Toky Rajaona (=) : Je suis Toky Rajaona, 41 ans, marié et père de 4 enfants. Je suis entrepreneur, « motivational speaker » ou conférencier, mentor des coachs et thérapeutes mais également coach de VIP. Je suis également le fondateur de Master Life Company, dont la mission première consiste à vulgariser la croissance personnelle à Madagascar. Ceci à travers des programmes de coaching innovants, des séminaires au style disruptif et des ateliers ludiques. Invincible, le plus grand séminaire de l'océan Indien, fait partie de nos plus grands évènements de ces dernières années. Nous avons commencé en 2019 avec plus de 200 participants. Nous avons pu atteindre 867 participants cette année au CCI Ivato, contre plus de 500 l'année dernière à Ivandry. En 2024, nous allons encore taper plus fort en ciblant le maximum de personnes, afin d'arriver à un changement de mentalité. 

(+) : Comment êtes-vous devenu coach en développement personnel ?

(=) : J'étais cette personne qui disais « oui » aux gens pour faire plaisir, qui fait bonne figure, qui faisait semblant d'être cool et drôle juste pour égayer les autres. J'avais peur d'échouer et d'être rejeté. Je manquais cruellement de confiance en moi, surtout après avoir perdu ma mère à 12 ans. J'étais bloqué intérieurement alors qu'on ne manquait de rien à la maison. J'ai accumulé des crises de vies successives, dont des soucis de santé, de grandes difficultés financières, des ruptures familiales et la faillite de ma première entreprise. A un moment donné, je n'en pouvais plus. Il y avait des déclics, entre autres lors des lectures de certains livres. J'ai décidé de reprendre ma vie en main pour « devenir quelqu'un ». Avec mes premiers pas en développement personnel en 2014, j'ai beaucoup investi pour arriver là où je suis et en faire un métier. A mon tour, je veux contribuer aux changements des gens.

(+) : Quelles études et formations avez-vous suivi pour y arriver ?

(=) : En fait, je suis quelqu'un de très introverti, qui sait écouter et qui est un confident parfait. Mais quand il parle, il casse. C'est un talent que j'ai plus tard exploité au point de me lancer dans la formation en coaching en 2016. J'ai suivi une formation en ligne à l'Institut de coaching international de Genève, après laquelle j'ai décroché mon premier diplôme y afférent. J'ai enchaîné avec des formations en Maroc sur la PNL. J'ai suivi plusieurs séminaires internationaux auprès des grands coachs mondiaux comme Tony Robbins, Robert Kiyosaki, Lisa Nichols, Franck Nicolas, Vishen Lakiani, etc. J'ai choisi le métier de conférencier puisque cela a des impacts positifs sur les gens. L'on me reproche souvent sur mes tarifs et mes cibles. C'est parce que j'ai la conviction que pour nettoyer l'escalier, il faut commencer par le haut, et non l'inverse. 

(+) : Qu'est ce qui vous démarque des autres coachs ?

(=) : Je ne peux pas me prononcer sur ce qu'ils sont ou sur ce qu'ils font, ni leur background, ni leurs diplômes et autres choses que je ne connais pas. Je n'ai pas à me comparer avec eux. Par contre, ce qui me rend unique, c'est que j'ai un style très particulier. Je mixe le fun, le divertissement, l'éducation et l'inspiration. J'ai aussi une facilité à éveiller les émotions et à créer un déclic puissant. J'adopte l'approche « ludo-andragogique » ou l'éducation des adultes de manière ludique, même en coaching individuel. C'est une mission de vie qui me tient à cœur. Je sais que je suis né pour ça et je vis actuellement dans ma zone de génie. Auparavant, j'ai fait beaucoup de métiers en étant journaliste, photographe, designer, graphiste. Mais ce qui est sûr, c'est que le secteur administratif ne me convient pas du tout (rire).

(+) : Quels conseils donneriez-vous à des personnes qui ont vraiment besoin de coaching ?

(=) : Renseignez-vous intelligemment avant de choisir votre coach ! Cherchez des informations sur ses références, les témoignages à son sujet ou encore les feedbacks de ceux qu'il a déjà coaché. Certains coachs ont des bonnes intentions mais ne disposent pas de bonnes techniques. D'autres ont de mauvaises intentions mais arrivent à avoir des abonnés avec leurs techniques. Ce qui est sûr, c'est que tout est manipulation et la manipulation c'est comme une arme. Pour ma part, je me définis simplement comme un éveilleur de conscience avec mon ikigai d'« empowering people ». Ce que je fais a vraiment des impacts sur les gens et ça m'émeut à chaque fois que j'en reçois des feedbacks. Mes coachings ont, par exemple, pu aider des couples au bord de la rupture à se réconcilier et à se retrouver. Cela me booste, me motive et me rend humble en même temps. 

(+) : Quels sont les études ou formations à suivre pour devenir coach en développement personnel ?

(=) : Il n'y a pas d'études spécifiques à ce sujet à Madagascar. Toutefois, une boîte propose une offre de formation y afférente mais je ne connais pas les résultats et donc je ne peux pas recommander. Par contre, il y a de nombreuses formations en coaching en présentiel ou en ligne à l'étranger, pour ceux qui en ont les moyens. Une formation en coaching sur 24 mois coûte par exemple 12.000 euros, soit environ 60 millions d'ariary. D'autres proposent une formation de 3 mois pour 500 euros, soit 2,5 millions d'ariary. Pour mon cas, j'ai investi plusieurs milliers d'euros pour suivre de multiples formations et obtenir des diplômes et certificats internationaux.

(+) : Comment allier le développement personnel, la religion et la spiritualité ?

(=) : Le développement d'une personne, c'est comme une voiture avec 4 roues. Cela dépend de 4 aspects, à savoir le physique, l'émotionnel, l'intellectuel et le spirituel. C'est important d'allier tout ça et de les nourrir, sinon la vie sera déséquilibrée. Une voiture ne peut pas avancer convenablement si l'un de ses pneus est crevé ou si l'autre est trop gonflé. C'est aussi le cas pour le développement d'une personne. Il faut prendre soin de chacun des 4 aspects pour maintenir l'épanouissement. Tout cela pour vous dire que l'on peut très bien allier le développement personnel et émotionnel avec la religion ou la spiritualité.

(+) : Vos objectifs pour le moyen et long terme ?

(=) : Master Life Company vise 3 millions de personnes coachées en 2030. Aussi, la création d'une école de coaching dans l'ère du temps, qui touche à tous les aspects, y compris le business, fait partie de mes ambitions. Je serai l'un des coachs certifiés qui y vont travailler. J'ambitionne également de révolutionner l'éducation à Madagascar, en créant une école où les enfants apprennent le développement personnel dès leur plus jeune âge. Ils pourront par exemple suivre des cours de bien-être à 6 ans, du yoga à 8 ans, l'art de la négociation à 12 ans, la communication influente à 14 ans et la création d'un projet entrepreneurial à 18 ans. Ils auront leur propre entreprise à 18 ans. Cette école révolutionnaire enseignera à la fois l'éducation émotionnelle, sexuelle, financière, physique, etc. Des activités qui répondent aux besoins de la vie et de l'ère du temps, suivant les évolutions technologiques…

 

Propos recueillis par P.R.

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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