Publié dans Economie

Plan Marshall - Intensification de la main-d’œuvre pour une condition de vie améliorée de la population

Publié le dimanche, 28 juin 2020

Asphyxiée dans son ensemble. L’économie de Madagascar est paralysée à cause de la crise sanitaire. Pour ne citer que le taux de croissance économique, cet indicateur tourne autour de 0,8 %, soit 4,7 points en deçà de la prévision dans la loi de Finances initiale (LFI) 2020 qui était de 5,5 %. L’Etat se lance actuellement dans une politique de relance économique à travers le plan Marshall. Ce dernier consiste à promouvoir les grands travaux de construction dans les différentes Régions. Nous avons rencontré Jean Michel Rakotomanana, directeur général du Centre de recherches, d’études et d’appui à l’analyse économique à Madagascar (CREAM), un département rattaché au ministère de l’Economie et des Finances, afin de faire une analyse de la politique publique, notamment les projets d’investissements publics du Gouvernement durant cette période de crise. Interview.

 

La Vérité (+) : La crise sanitaire a paralysé l’économie de Madagascar. Comment pourrait-on la relancer dans les plus brefs délais ?

Jean Michel Rakotomanana (-) : A court terme, l’investissement public et privé ainsi que l’ouverture économique déterminent principalement la croissance économique. D’après notre étude, la croissance économique est une fonction positive de ces deux variables. Une augmentation de 10 % des investissements publics entrainerait un accroissement du Produit intérieur brut (PIB) réel aux alentours de 0,71 %, et de 1,6 % pour une même hausse de 10 % des investissements privés.

 (+) : Le Chef de l’Etat a récemment annoncé le plan Marshall. Ce projet d’investissement public est-il donc une bonne stratégie pour riposter à la crise ?

(-) : En effet, l’initiative prise par l’Etat dans l’adoption du plan d’urgence multisectoriel, entres autres la mise en place du plan Marshall visant notamment les grands travaux de construction dans différentes Régions comme les infrastructures routières, écoles, campus universitaires, hôpitaux, est une réponse plus appropriée pour relancer l’économie.

Il faut savoir que l’investissement est jugé comme un moteur de croissance, dans la mesure où il arrive à engendrer plus de production et créer dans la plupart du temps des emplois. En plus, l’accroissement des dépenses en matière d’investissements publics, plus particulièrement dans la réalisation des grands travaux d’infrastructures, stimulent l’investissement privé par effet d’entraînement.

(+) : Comment va-t-on mettre en œuvre ces grands projets d’infrastructures pour qu’elles améliorent les conditions de vie de la population ?

(-) : Actuellement, il est préférable pour l’Etat de recourir à des activités « Argent contre travail » sous le système de Haute intensité de main d’œuvre (HIMO) afin d’améliorer les conditions de vie des populations les plus vulnérables. Cette approche consiste à employer le maximum de personnes dans la réalisation des projets d’infrastructures au niveau de chaque Région. On a souvent tendance à investir dans les équipements lors des grands travaux, alors que l’intégration HIMO s’avère plus bénéfique, surtout pendant les périodes de crise. Cette stratégie permet d’offrir un travail aux personnes en chômage. D’après une analyse comparative sur les modes de réalisation des infrastructures, l’utilisation de l’approche HIMO procure au moins deux fois plus d’emplois directs et indirects que celle de Haute Intensité d’Equipement (HIEQ). De plus, elle consomme moins de devises et est beaucoup moins chère (cinq fois et demi moins chère pour les routes, 55 % moins chère pour les bâtiments et trois fois moins coûteuse pour les périmètres irrigués).

(+) : La crise sanitaire a permis de réaliser l’importance des infrastructures sanitaires. Comment pourrait-on mobiliser plus de ressources à l’avenir afin de limiter la dépendance au financement extérieur ?

(-) : Nous ne pouvons pas nier le fait que Madagascar reste encore très dépendant des fonds venant de l’extérieur. En 2015, la contribution du Gouvernement malagasy aux dépenses de santé s’élève à 28 % et les bailleurs de fonds ont contribué à hauteur de 72 %. Alors que l’accélération de la mise en place de la Couverture de santé universelle (CSU), dans l’atteinte des objectifs de développement durable, nécessite la mobilisation des ressources appropriées du Gouvernement. L’Etat peut dans ce cas prendre un dispositif sous forme d’allocations annuelles ou d’impôts réservés à la santé. En mobilisant des ressources, le Gouvernement répartit les coûts en assurant la participation des concitoyens. Il faut que cela se fasse aussi de façon plus équitable, afin d’éviter de faire basculer certaines populations dans la pauvreté.

Propos recueillis par Solange Heriniaina

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Editorial

  • Lueur d’espoir !
    Tout n’est pas noir. Une source de lumière apparait à l’horizon. Et l’espoir est permis. En dépit des galères éternelles que la misère nous impose, que l’insécurité nous étreint et que la JIRAMA nous empoisonne tous les jours, une lueur d’espoir nous embaume le cœur. Tous les efforts sont mis en branle mais la misère persiste et signe. Avec un revenu mensuel moyen de 40 euros ou 43 dollars par habitant, de sources autorisées de la Banque mondiale, Madagasikara reste parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète. A titre d’illustration, Rwanda 76 dollars, France 3482 euros. Comparaison n’est pas raison mais les chiffres sont là. Ils évoquent certaines situations comparatives indéniables. Les insuffisances chroniques alimentaires surtout dans le grand Sud trahissent malgré les tentatives de certains responsables de relativiser le cas.

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