« Le report des échéances n'est pas une réponse urgente. Nous n'avons plus de moyens financiers pour honorer notre obligation fiscale. Cela fait maintenant quatre mois que nous avons arrêté notre activité. Nous réclamons une suppression du paiement des impôts », défend un opérateur touristique. Mais ce scénario n'est pas envisageable selon Germain, directeur général des Impôts.
« On ne peut pas annuler le paiement des impôts. C'est contraire à la loi et à l'orthodoxie financière », souligne-t-il.
Effectivement, selon la règle de l'orthodoxie budgétaire des finances publiques, un Etat ne doit pas dépenser plus que ses recettes ne le permettent. Déjà que les dépenses publiques s'élèvent à 10 643 milliards d'ariary cette année selon la loi de Finances rectificative 2020, les recettes, quant à elles, n'arrivent pas à les combler à cause du ralentissement des activités du secteur privé. Les recettes fiscales et douanières se trouvent ainsi réduites de moitié. Elles ne seront plus que 4 927 milliards d'ariary si elles étaient initialement prévues à 7 000 milliards d'ariary. C'est la raison pour laquelle le Gouvernement a dû contracter des prêts auprès des partenaires techniques et financiers à titre d'aide à la balance des paiements. Sur les 372 millions de dollars décaissés, 265 millions de dollars soit presque 70% du fonds ont servi à financer le budget général de l'Etat. Le Premier ministre Ntsay Christian a lui-même affirmé que
« ces fonds ont permis de payer le salaire des fonctionnaires et les pensions des retraités ». Les dépenses sociales étant en accroissement total durant cette crise sanitaire, l'annulation du paiement des impôts engendrerait de ce fait une charge supplémentaire dans la caisse publique. Par contre, son acquittement favorise le bon fonctionnement de l'économie.
Il faut savoir que le Gouvernement central ne peut pas contracter des prêts extérieurs à leurs guises. Le montant maximal d'emprunts extérieurs pouvant être contractés se chiffre à 5 500 milliards d'ariary. Une partie des aides reçues dans le cadre de cette pandémie de Covid-19 sont sous forme de dons et de projets dont la majorité d'entre elles sont gérées par les bailleurs de fonds eux-mêmes.
Solange Heriniaina