Publié dans Economie

LETTRE OUVERTE AUX OPERATEURS PRONANT LE PRIX D’EXPORTATION DU KILO DE LA VANILLE A L’EXPORT A 150 USD CONTRAIREMENT AUX DIRECTIVES DU MICA A 250 USD.

Publié le mardi, 28 juillet 2020

 I - ANALYSE DES  ASSERTIONS AVANCES PAR LES PRO 150 USD

Par rapport aux récentes décisions du gouvernement de fixer un prix minimum de la vanille à l’export à 250 USD le kilo FOB, certains exportateurs, habitués à profiter de l’absence totale de l’ETAT dans la gestion de la filière durant les   trois dernieres décennies prétendent protéger les paysans producteurs en défendant les positions suivantes :

Fixer un prix à 150 USD le kilo FOB

Ou libéraliser totalement le prix de la vanille en écartant totalement l’ETAT dans son rôle de catalyseur sinon de régulateur ou protecteurdes intérêts de tous les intervenants et d’arbitre surtout lorsque la filière traverse une période critique.

Aussi, nous voudrions aborder notre démonstration par :

1°  LE PRIX DE 150 USD LE KILO EST INSENSE

Nous soumettons ci-dessous un DIFFERENTIEL DE LA VANILLE PREPAREE 2020 SUR LA BASE DU PRIX EFFECTIF SUR LE MARCHE OFFICIEL

Un différentiel de vanille partant du prix de 70 000 Ar – moyenne des achats sur le marché officiel de la vanille verte  2020 ( SAVA et AMBANJA)  et d’un taux de rendement de 6 kilogrammes  de vanille verte pour 1 kilo de vanille préparée :

LIBELLES

CALCUL (en ariary)

MONTANT

MONTANT TOTAL

Achat

70 000 X6

    420 000

 

Commissions collecteurs

10 000 x 6

  60 000

 

Ristournes vertes

  1 000 x 6

 6 000

 

Commissions préparateur

10 000 x 6

 60 000

 

Vanille préparée hors Agios

 

 

                546 000

Agios sur 6 mois à 20%

546 000 x20%x6/12

 

  54 600

PRIX VANILLE PREPAREE

 

 

   600 000

Emballage

 

 

  5 000

Main d’œuvre

 

 

10 000

IMPOT

 

 

10 000

Ristournes export

 

 

 5 000

Frais de mise à FOB

 

 

  20 000

 

PRIX DE REVIENT

 

                650 000 Ar

Soit l’équivalent de 171 USD (1 USD = 3 800 Ar)

Plusieurs charges INDIRECTES ne sont pas prises en compte dans ce différentiel – eau et électricité – entretien et réparations – transport - bureau – amortissement – frais de certification – agios sur les autres dépenses de stockage etc.

Il est ainsi impensable pour les opérateurs ayant effectué leurs achats de la vanille verte sur les marchés officiels de vendre à un prix de 150 USD

 

 2°) LE PRIX DE 150 USD CORRESPOND AUX PRIX ILLICITE DE LA VANILLE VERTE EFFECTUE AVANT L’OUVERTURE OFFICIELLE DU MARCHE ET DES PRIX ACTUELS DE LA VANILLE EN VRAC – VRAC AVANT L’OUVERTURE OFFICIELLE ENCORE -.

De connivence avec les autorités locales  surtout des maires des communes rurales productrices de la vanille, AU VU ET AU SU DE TOUT LE MONDE, plusieurs opérateurs ont acheté prématurément, avant l’ouverture de la campagne verte au prix DERISOIRE de 20 000 Ar à 30 000 Ar le kilo verte.

Actuellement, bien qu’il soit d’usage que la campagne de vanille en vrac officielle se doit de dérouler 2 à 3 mois après l’ouverture de la campagne verte, c’est-à-dire SEPTEMBRE pour AMBANJA ET SOFIA et OCTOBRE pour SAVA et autres, ces mêmes opérateurs ont déjà commencé à acheter de la vanille en vrac à 200 000 Ar soit l’équivalent de 26 600 Ar verte.

Ce n’est pas étonnant qu’ils osent proposer ce prix de 150 USD.

3 °) - LES ARGUMENTS DE CES OPERATEURS POUR DEFENDRE LEUR POSITION

A- LA LIBERALISATION DE LA FILIERE PRONEE PAR LA BANQUE MONDIALE

Ils se cachent dans cette directive de libéralisation prônée par la banque Mondiale que Madagascar a adoptée depuis 1995  POUR MASQUER  LEURS FRAUDES ET LEURS DESOBEISSANCES ET POUR DESTABILISER LES REGIMES SUCCESSIFS DANS TOUTES LEURS TENTATIVES DE REORGANISATION DELA FILIERE.

Or libéraliser ne veut en aucun cas dire ABSENCE TOTALE DE REGLES ou absence de l’Etat.

B– MARCHE MONDIAL (équation OFFRE par rapport à la DEMANDE)

Avançant à cor et à cri que la demande annuelle mondiale de la vanille se chiffre entre 1500 Tonnes à  2000 Tonnes soit l’équivalent de LA PRODUCTION ANNUELLE de Madagascar.

C – TOUJOURS PARLER AU NOM DE LA MAJORITE – D’UN COLLECTIF D’EXPORTATEUR

Alors qu’aucun groupement ou association d’exportateurs n’a reçu l’adhésion de tous les exportateurs à Madagascar que ce soit GNEV – GES – GEVM– GPES - etc. – Sambava, seule n’est pas Madagascar - Tous ceux qui veulent se  faire entendre prétendent toujours parler au nom de la majorité. Alors qu’il est d’usage qu’une décision d’une association devrait être consignée dans un procès-verbal signé par tous les membres présents.

Il est facile de vérifier que  toutes ces associations sont en hibernation  car seuls leurs  présidents fondateurs continuent à croire dans leurs associations.  

D – AGIR POUR L’INTERET SUPERIEUR DES PAYSANS OU DE MADAGASCAR

C’est l’arme fatale.

E -LA  POSITION DES IMPORTATEURS ETRANGERS

Leur raisonnement consiste à dire que les importateurs vont bouder les vanilles de Madagascar.

 

 4 - QU’EN EST-IL DE LA REALITE OU DE LA FACE CACHEE DERRIERE CES ARGUMENTS ?

A – SUR LA LIBERALISATION

Ils veulent une libéralisation sauvage et c’est ce qui s’est passé depuis 1995. Car jusqu’ici les gouvernements successifs se sont contentés de rester spectateurs des agissements de tous les intervenants.

Pourquoi ne se sont-ils pas manifestés sur l’avenir de la filière quand le prix était de 2 000 000 Ar soit supérieur à 500 USD le kilo  tout en sachant pertinemment  que ce prix trop élevé favorise l’émergence  des cultures de la vanille des pays concurrents et des cultures sous serres en EUROPE.

B – SUR LA DEMANDE MONDIALE ANNUELLE

Ce chiffre de 1500 T à 2000 T n’a jamais évolué depuis 1995 alors que la consommation de la vanille s’étend actuellement jusqu’en Asie et en particulier la Chine et n’a jamais cessé d’augmenter.

Insinuer l’égalité entre la demande mondiale annuelle étant l’équivalent de la production de Madagascar ne tient pas compte des cyclones CYCLIQUES  qui détruisent  presque tous les ans une grande partie de la plantation de Madagascar. Or la vanille provient d’une liane très fragile. A chaque passage de cyclone, il faudrait au minimum 4 années pour que la plantation rattrape les dégâts.

C- AGIR POUR L’INTERET DES PAYSANS ET DE MADAGASCAR

Durant l’application du prix de 350 USD, quel fût notre étonnement en apprenant que certains opérateurs ont vendu leurs vanilles à des importateurs à 250 USD VOIRE à 200 USD le kilo tout en déclarant à la sortie du territoire Malagasy une fausse facturation à 350 USD.

Ceci prouve que ceux qui ont pu vendre à moins de 350 USD au début de cette année n’ont pas acheté à 220 000 Ar le kilo verte en 2019 ni respecter le prix du vrac sollicité par MICA à 900 000 Ar.

A tout moment tous les exportateurs accusent à tort  les paysans d’inconscients et non professionnels en cueillant et vendant de la vanille IMMATURE. Mais jamais ces saints exportateurs n’ont clamé qu’ils ont de leur côté acheté de la vanille IMMATURE. C’est parce qu’il y a des acheteurs qu’on continue à cueillir de la vanille immature. Et le pire l’achat de vanille immature par les exportateurs  favorise le vol de la vanille sur pied.

Osez prétendre ainsi agir pour les intérêts des paysans en ne respectant aucune règle c’est irresponsable.

Les paysans sont obligés d’assurer le gardiennage de leur vanille sur pied depuis mois de Janvier jusqu’au mois de Juin ou Juillet.Au minimum 20% des paysans de chaque village sont victimes chaque année de vol de vanille sur pied.

D’autre part, ces exportateurs créent des associations paysannes pour leur opération « BIO ». Combien de paysans attendent encore à être payés sur les récoltes de l’année dernière ?

On crée des associations paysannes pour pouvoir acheter à crédit leur production et pire pour pouvoir les voler pure et simplement.

Enfin, si durant la période de la CAISSE VANILLE il n’y avait au maximum que 5% de vanille sont de lacatégorie CUTS.

Actuellement, la qualité «  CUTS » anciennement gousse coupée accidentellement lors de la préparation -  change de définition  et devient « vanilles de faible taux de vanilline » – et représente presque 50% de la production nationale.

Depuis quelques années certains opérateurs produisent des vanilles à partir des QUICK CURING ; Cette qualité VA ENCORE AUGMENTER LE POURCENTAGE DE cûts de Madagascar.  A ce rythme, on risque de perdre l’image de marque de la vanille Malgache.

Mauvaise vanille = Mauvais prix.  Pauvres paysans.

E – LA POSITION DES IMPORTATEURS

Les importateurs réclament de la part du gouvernement malgache une politique commerciale stable pour leur permettre de fidéliser leurs clients. Car ces importateurs ont l’habitude de souscrire des contrats avec leurs clients pour des commandes couvrant une période assez longue allant jusqu’à 3 exercices consécutifs.

Ces mêmes importateurs qui ont acheté à 350 USD sinon plus se voient dépasser par leurs concurrents et sont obligés de ne plus croire à l’effectivité du nouveau prix de référence de 250 USD.

Ils attendent en conséquence une réaction palpable du gouvernement sur les exportateurs qui n’ont pas respecté le prix de 350 USD pour essayer de croire à cette nouvelle disposition. Bien qu’ils soient conscients que les impacts économiques du Covid-19 ne permettent plus au gouvernement malgache de se cantonner sur prix de 350 USD.

Et on peut prouver que durant la baisse cyclique du prix de la vanille à Madagascar, les baisses de prix  appliqués pas les importateurs pour leurs clients n’étaient jamais proportionnels à la baisse de prix à Madagascar.  Car ils travaillent dans la durée. Ils respectent leurs engagements et leurs professions.

II – NOTRE POSITION VIS-A-VIS DE LA DECISION DU GOUVERNEMENT,

Nous tenons ainsi à vous relater notre position vis-à-vis de la situation actuelle

1 - SUR VOTRE DECISION DE FIXER UN PRIX MINIMUM

Nous félicitons l’initiative du gouvernement par le biais du ministère MICA de s’être intervenu dans la cacophonie qui règne dans la filière.

Nous cautionnons le prix minimum de 250 USD FOB fixé par le gouvernement car un prix inférieur défavorise les opérateurs qui ont acheté en totalité sur les marchés officiels et pénalisera les paysans habitués à vendre de la vanille préparée.

Encore faut-il prendre des mesures d’accompagnement, de suivi et de contrôle strictes annihilant la volonté des détracteurs et spéculateurs à vouloir semer la zizanie au sein de la filière.

2 – NOS SOLLICITATIONS

A - SANCTIONNER LES OPERATEURS INDISCIPLINES ET LES COMMIS DE L’ETAT COMPLICES

Nous vous prions de sanctionner tous ceux qui n’ont pas rapatrié la totalité des devises qu’ils se sont engagés à rapatrier au prix de 350 USD.

Dans le cas où il y avait une autorisation spéciale, le ou les commis de l’état complices doivent être sanctionnés aussi.

Le non respect de la date d’ouverture officielle du marché de la vanille verte par les maires des communes productrices doit être aussi sanctionné avec les opérateurs qui ont acheté de la vanille verte avant la date d’ouverture.

B - RASSURER LES IMPORTATEURS SUR UNE POLITIQUE PERENNE ET CONSENSUELLE

 Le fait de libéraliser le prix de la vanille à l’export pénalise les importateurs qui ont acheté correctement au prix de 350 USD. Car leurs importations ne seront pas consommées immédiatement et sont en concurrence avec les importations à venir.

Veuillez réunir sur table ronde ces importateurs pour défendre la justesse de votre décision sur la fixation du prix minimum à 250 USD FOB.

D’autre part les importateurs traditionnels attendent vos réactions sur les ventes réalisées inférieures à 350 USD pour se rassurer que ce nouveau prix de 250 USD sera appliqué par tout le monde.

Car ils veulent être rassurés de la stabilité dans la politique commerciale de Madagascar.

C - RASSURER AUSSI LES OPERATEURS LEGALISTES

D’autre part, plusieurs opérateurs détiennent encore des stocks issus de l’ancienne récolte dont le revient avoisine les 1 300 000 Ar.

Libéraliser le prix de la vanille ou fixer un prix de 150 USD aurait une conséquence trop importante pour ces opérateurs.

Et appliquer les règlements en vigueurs à la lettre, constitue une forte assurance pour tous les opérateurs à avoir confiance dans la gestion du gouvernement de cette filière vanille et inciterait les détracteurs à se conformer aux règlements.

Prouver aux opérateurs légalistes que Madagascar est un état de droit et que cette libéralisation demandée par la Banque Mondiale n’empêche pas l’état à dicter des règles pour l’intérêt de tout le monde.

Car la concurrence déloyale voulue par ces FAUX exportateurs TUE les exportateurs légalistes.

            POUR L’AVENIR DE LA FILIERE VANILLE    :      LES EXPORTATEURS LEGALISTES.

 

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Editorial

  • La lutte continue !
    « Orange Day ». La journée internationale de sensibilisation de la lutte contre les violences basées sur le genre se tenait ce lundi 25 novembre. Une mobilisation générale sous la houlette de la Première dame, Mialy Rajoelina, visant la conscientisation sur les méfaits de cet anachronique délit, a eu lieu dans tout Madagasikara, au Kianjan’ny hira gasy, Ampefiloha pour Antananarivo. Etant entendu qu’il s’agit une Journée mondiale, des mouvements de sensibilisation parfois même de contestation contre les violences basées sur le genre ont été constatées à travers les grandes villes du monde. Paris, New-York, Londres et bien d’autres ont vu des manifestations logées à la même enseigne. Les femmes, de toutes les couleurs, de race, de religion, ont battu les pavés des grandes capitales pour dénoncer ce qu’il convient d’appeler les féminicides. Une nouvelle terminologie pour immoler sur l’autel de la justice humaine cette honteuse et désuète pratique.A Madagasikara, l’inusable…

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