Plus qu’une nécessité. En vue d’améliorer la gestion des aires protégées (AP) dans la Grande île mais surtout pour avoir plus d’impacts sur les communautés locales vulnérables, le ministère de l’Environnement et du Développement durable (MEDD) projette d’instaurer une nouvelle organisation plus adaptée. Pour ce faire, Vahinala Baomiavotse Raharinirina, la ministre de tutelle a rencontré les gestionnaires des aires protégées dans le pays pour voir ce qui a été fait et ce qui devra encore se faire dans ce domaine. Une première réunion a eu lieu au mois de juin dernier. La seconde réunion s’est faite hier à Ambatobe. Cette seconde rencontre a ainsi permis d’évaluer tous les gestionnaires. « Cette évaluation a montré que dans la majorité, l’indice d’auto-financement est encore très faible à Madagascar. Pourtant, l’auto-financement est indispensable dans la mise en place d’une gestion durable et organisée des ressources naturelles, mais surtout pour qu’il y ait des impacts sur les communautés environnantes. Ces dernières ont toujours été négligées au cours des dernières décennies, donc il ne faut pas s’étonner que la dégradation de nos ressources continue. Alors que tout ce dont ces communautés souhaitent c’est avoir accès à l’éducation et aux services de santé, mais aussi à l’eau potable. Des choses basiques vraiment faciles à mettre en place », soutient la ministre.
Certains gestionnaires ont en effet négligé l’aspect social. Sur le papier, les activités rédigées sont en bonne et due forme mais quand l’équipe du ministère a effectué une descente sur les lieux au cours de ces six derniers mois, la réalité était tout autre. « Certains gestionnaires considèrent notamment que les actions sociales ne rentrent pas dans le cadre de leurs activités. Mais sur ce point, ils ont tort. Nous allons à partir de maintenant modifier notre mode de fonctionnement tout en renforçant les contrôles pour s’assurer que chacun respecte les normes fixées », déclare la première responsable du MEDD.
En tout cas, ces différentes rencontres vont permettre de définir les besoins de la nouvelle stratégie à mettre en place. Les échanges ont permis de voir s’il est nécessaire de changer le cadre juridique ou autre pour une gestion durable et inclusive des 123 aires protégées de Madagascar. A l’issue des différentes rencontres, des actions concrètes seront ainsi menées pour avoir des résultats palpables.
Rova Randria