Publié dans Economie

Création d’entreprise - Les jeunes entrepreneurs malagasy freinés par la méfiance

Publié le mercredi, 21 octobre 2020

Peur de se faire voler leurs idées. En plus des problèmes de fonds de départ et de manque de compétences, la méfiance figure également parmi les principaux freins au développement de l’entrepreneuriat à Madagascar. Les incubateurs et les Services d’accompagnement des entreprises (SAE) se sont particulièrement multipliés, au cours des cinq dernières années, afin de soutenir la création d'entreprise, sauf que les jeunes entrepreneurs sont encore loin d’être enthousiastes. « J’ai plusieurs idées de projets mais j’ai peur d’avoir recours aux incubateurs.

J’ai peur qu’ils puissent me les voler pour ensuite les présenter comme les leurs. Alors, je garde encore uns certaine réserve et j’essaie de trouver des solutions par mes propres moyens », soutient Rivo, un entrepreneur en herbe. « Je ne fais pas confiance aux SAE parce que j’ai déjà été une victime. En effet, avec un groupe d’amis nous avons élaboré un projet puis nous l’avons présenté à un incubateur. Quelques mois plus tard, une grande enseigne a concrétisé notre idée. Elle a repris le même modèle économique, le même produit et les mêmes procédures. Nous ne pouvons pas déposer de plaintes vu que nous n’avons aucun brevet. Les procédures au niveau de l’Office Malgache de la Propriété Intellectuelle sont particulièrement compliquées », renchérit Niaina, fondateur d’une startup œuvrant dans le domaine de la technologie.

Toutefois, contrairement aux idées reçues, les incubateurs ne sont pas tous les mêmes. Plusieurs acteurs dans ce domaine travaillent effectivement pour soutenir les entreprises de la création à la concrétisation de l’idée. « Le manque d’accompagnement empêche le développement des entreprises dans le pays. C’est pour cette raison que les SAE sont là. Nous ne souhaitons voler aucune idée ou projet, au contraire, nous souhaitons les appuyer pour qu’ils puissent évoluer au fur et à mesure, et donner de meilleurs résultats. De plus, notre travail nous occupe déjà assez donc nous n’allons pas en rajouter et concrétiser des idées d’entreprises », rétorque un responsable du programme d’accompagnement des entrepreneurs au sein de l’Ambassade de France à Madagascar. Ainsi, les jeunes porteurs d’idées doivent bien choisir leurs interlocuteurs ainsi que les détails à dévoiler concernant leurs projets. « Les idées sont comme les noms. Plusieurs personnes peuvent avoir la même idée mais cela ne veut pas dire que l’un a volé l’idée de l’autre. Cependant, il faut peser ses mots quand on parle de son idée pour éviter de dévoiler ses secrets de production », rajoute la présidente du Club Entrepreneurs Etudiants du Rendez-vous des Entrepreneurs (CEERE).

Cette peur prédomine depuis plusieurs décennies alors que les entrepreneurs n'en tireraient que des avantages en formalisant leurs activités. Pour renverser la situation, le CEERE organise donc  le 20 novembre prochain à l’INSCAE, aux 67Ha la 9ème édition de l’Espace Jeune Entrepreneur à l’occasion de la semaine mondiale de l’entrepreneuriat. Cette année, des Speed Business Meeting seront organisés avec plus d’une centaine de professionnels issus de secteurs diversifiés afin d’inspirer les entrepreneurs et de leur permettre de trouver des partenaires potentiels.

Rova Randria

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Editorial

  • Lueur d’espoir !
    Tout n’est pas noir. Une source de lumière apparait à l’horizon. Et l’espoir est permis. En dépit des galères éternelles que la misère nous impose, que l’insécurité nous étreint et que la JIRAMA nous empoisonne tous les jours, une lueur d’espoir nous embaume le cœur. Tous les efforts sont mis en branle mais la misère persiste et signe. Avec un revenu mensuel moyen de 40 euros ou 43 dollars par habitant, de sources autorisées de la Banque mondiale, Madagasikara reste parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète. A titre d’illustration, Rwanda 76 dollars, France 3482 euros. Comparaison n’est pas raison mais les chiffres sont là. Ils évoquent certaines situations comparatives indéniables. Les insuffisances chroniques alimentaires surtout dans le grand Sud trahissent malgré les tentatives de certains responsables de relativiser le cas.

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