« Ce n'est pas moi qui ait conçu le concept du "frigo du désert". Un universitaire nigérien a élaboré le même concept quelques années auparavant. Cependant, j'ai quand même apporté ma petite touche personnelle dans la composition de base de mes pots pour qu'ils soient plus adaptés au climat à Madagascar, mais surtout pour être plus efficaces », explique ce jeune entrepreneur. La conception et la fabrication de ces réfrigérateurs écologiques lui aura alors fallu un an de recherche. « Il me fallait quatre mois pour les calculs, parce qu'il a fallu calculer plusieurs paramètres, et six mois d'essai pour voir la capacité des pots à garder au frais les produits alimentaires », détaille-t-il.
D'une capacité de 34 litres, ce « Frigo du désert » arrive à conserver près de 20 kilos de fruits et légumes pour une durée de deux à quatre semaines. De ce fait, ce produit est une alternative particulièrement viable au réfrigérateur vu qu'il coûte pratiquement moins cher et ne consomme aucune énergie. « Il fonctionne essentiellement à l'eau et à la chaleur du soleil. Plus il fait chaud, plus son pouvoir refroidissant est élevé. De plus, en achetant ce nouveau produit, les utilisateurs en auront pour leur argent vu qu'il a une durée de vie de plus de 20 ans », explique Setra Thomy Rarivoarison.
Le « Frigo du désert » se compose de deux pots en argile dont un plus petit dans un plus grand. Pour attirer le processus du froid, il suffira juste d'arroser avec de l'eau le sable entourant le petit pot. Quand ce frigo est exposé au soleil, l'eau s'évapore, ce qui offre au réfrigérateur écologique son pouvoir refroidissant.
Accessible
L'usine de Setra Thomy Rarivoarison arrive à produire quotidiennement près de dix pots en céramique réfrigérants. « Pour ce mois de janvier, nous nous sommes fixés comme objectif de fabriquer une centaine de " frigos du désert" d'ici la fin de ce mois », déclare-t-il. Toutefois, il recherche encore des solutions pour augmenter sa production tout en réduisant au maximum le prix de vente. « Une grande partie des consommateurs malagasy recherchent aujourd'hui des solutions de réfrigération mais hélas, elles sont toutes hors de portée par rapport à leur budget. Pourtant, ils en ont plus que besoin. A Antsirabe par exemple, des ménages achètent des tomates tous les jours. Le lendemain, faute de réfrigérateur, ils sont obligés de les jeter parce qu'elles sont déjà pourries. C'est pourquoi je recherche activement des solutions. 110 000 ariary, c'est encore une somme élevée », soutient ce jeune entrepreneur engagé. Les charges pour la fabrication de ces pots sont en effet encore importantes. Bira Fabrics ne peut alors pas, pour le moment, baisser ses prix. Trouver une subvention est la meilleure des solutions. En tout cas, les « frigo du désert » sont déjà disponibles sur le marché.
Rova Randria