Le contrat avec l’Etat stipule que les hôteliers mettent à la disposition du Gouvernement leurs infrastructures, tandis que le ministère de la Santé publique fournit tous les soins médicaux. Les médicaments destinés au traitement du coronavirus et l’oxygène sont gratuits, mais les frais de séjour restent à la charge du patient. Dans le contexte où Madagascar se trouve dans une deuxième vague de la pandémie et étant donné que les hôpitaux sont saturés, ce coup de main des opérateurs représente une grande preuve de solidarité. En plus, ces activités leur rapportent du revenu vu que le secteur du tourisme est au ralenti. Il s’avère que leur chiffre d’affaires a baissé jusqu’à 90 % depuis la fermeture totale des frontières.
Lors d’une réunion avec le ministère des Transports, du Tourisme et de la Météorologie (MTTM), vendredi dernier, les opérateurs ont été soumis à plusieurs conditions. « Le ministère a instauré un effectif minimum de trente chambres car il existe des côtés logistiques, pour ne citer que la salle de triage. Aucune pièce dans ces établissements hôteliers ne devrait être revêtue de moquette et ils doivent être connectés à des sources d’énergie et d’eau pérennes. Quant au tarif, le séjour varie aux alentours de 85 000 ariary. A noter que les hôteliers appliquent déjà une remise allant jusqu’à 50 % pour que les charges ne soient pas trop lourdes pour les malades. Deux à quatre médecins travaillent sur le lieu chaque jour »,rapporte Johann Pless, président du Conseil d’administration des hôteliers et restaurateurs de Madagascar (FHORM), hier. Pour rappel, ces établissements comptent plus de 200 chambres. Près de 400 malades peuvent y être soignés, ce qui représente un certain nombre de clients pour les opérateurs. Certains parmi ces établissements affichent déjà complets et n’ont plus de place disponible.
Néanmoins, la durée de séjour d’un malade ne devrait pas dépasser plus de dix jours du fait que ces hôtels accueillent uniquement les patients atteints d’une forme modérée du coronavirus. D’autres établissements sont également prêts à se transformer en hôtels médicalisés. « A l’heure actuelle, je n’ai aucune nouvelle mais nous étions presque une vingtaine d’hôtels à s’intéresser à la proposition du ministère. Ceux qui ont manifesté leurs intérêts sont ceux avec qui nous avions négocié au départ. Pour l’heure, j’ignore s’ils ont finalement répondu à l’appel ou non », poursuit Johann Pless.
Solange Heriniaina