En effet, l’indice FAO des prix des produits alimentaires, qui mesure la variation mensuelle des cours internationaux d’un panier de produits alimentaires de base, montre une hausse de 5,8% de l’indice des prix de l’huile végétale à fin janvier 2021, par rapport au mois de décembre 2020, atteignant ainsi son plus haut niveau depuis mai 2012. Selon la FAO : « il s’agit de la huitième hausse mensuelle consécutive, qui est principalement imputable à l’augmentation des prix du tournesol (415 euros/ Tonne), suite à un important recul des récoltes de tournesol en 2020-2021, ainsi que celui du soja (576,30 dollars/T), en raison d’une réduction des disponibilités à l’exportation, et du colza (423 euros/ T) ». Pourtant, quelques industriels locaux opérant dans la production d’huile de table se sont investis pour stabiliser le marché durant la crise sanitaire. « Aucune pénurie de ce produit de première nécessité n’est à craindre malgré la crise sanitaire qui prévaut dans le pays. Nous avons effectué des prévisions bien avant l’apparition de la Covid-19 dans la Grande île en regroupant les commandes auprès de nos fournisseurs étrangers. Il n’y aura ainsi pas de rupture de stock d’huile de table puisque nous continuons d’en produire jusqu’à maintenant », rassurait un producteur local l’année dernière.
Import ou local ?
Cependant, malgré la disponibilité de cette denrée, le prix n’a eu de cesse de croître. Pour l’huile alimentaire, le problème réside surtout dans le fait que la majorité des marques présentes au pays sont importées. En effet, Madagascar ne produit pas sur place et ne dispose que d’une seule raffinerie d’huile qui est l’Huilerie industrielle de Tamatave ou HITA dont le produit est d’ailleurs le moins cher sur le marché, 6 800 ariary, l’entreprise ayant moins de charges que d’autres. Auparavant, d’autres industriels se sont aventurés dans la filière huile de table mais jusqu’à présent, les projets sont restés au point mort à l’image de Madagascar Premium Oil à Toamasina ou encore BIDCO Madagascar qui a déjà implanté une unité de production dans la Région de Boeny. Ces deux industries, si elles arrivent à être opérationnelles et à produire assez pour couvrir le besoin de la consommation locale, pourraient être en mesure de résoudre une grande partie de ce problème de hausse au niveau des prix dans le commerce au détail. « La situation des deux unités de production de l’Atsinanana reste ainsi en statu quo pour le moment pour des raisons administratives », selon les responsables au sein de la direction régionale de l’industrie et du commerce de Toamasina. Il y a pourtant deux années de cela, les dirigeants de MPO ont avancé que depuis la signature de la convention bilatérale avec la Société du port à gestion autonome de Toamasina (SPAT) en 2016, Madagascar Premium Oil a obtenu l’ensemble des approbations nécessaires au bon déroulement du projet telles que le permis de construire ou encore le permis environnemental délivré par le ministère de l’Environnement .
Hary Rakoto