Publié dans Economie

Développement de l’entrepreneuriat à Madagascar - Tout est question de mentalité

Publié le mardi, 10 août 2021

A la fin de la formation professionnelle, les jeunes malagasy, pour la plus grande majorité, souhaitent tous devenir des fonctionnaires de l’Etat. Ils forgent alors leur mentalité dans ce sens. Toutefois, quand cette option n’est pas viable, ils sont obligés de trouver une autre alternative pour avoir une source de revenus. Au cours des dernières années, l’entrepreneuriat a le vent en poupe.

Et différents programmes ont été mis en place pour soutenir techniquement et financièrement les jeunes dans la concrétisation de leur idée d’entreprises. Toutefois, au bout de quelques mois de travail, les jeunes se rendent que le monde de l’entrepreneuriat n’est pas toujours rose. « Outre le manque de formation en termes de management, de fiscalité mais aussi de marketing et de vente, le principal frein pour les entrepreneurs en herbe actuellement est la mentalité. Aujourd’hui, les jeunes qui s’engagent dans la création d’entreprises manquent encore d’une compréhension du monde de l’entrepreneuriat. Il faut savoir en effet que contrairement à l’administration publique, entreprendre nécessite de l’action, et ne se limite pas seulement à attendre un salaire versé à la fin du mois. Pour réussir dans l’entrepreneuriat, il faut être sur tous les fronts. La recherche est primordiale, afin de proposer des produits innovants et de qualité sur le marché et attirer le maximum de clients » soutient Anthony Lionel Mara, chargé de développement de l’entreprise Igloo Malagasy.

En parallèle, les entrepreneurs « débutants » ont aussi beaucoup de mal dans la classification des dépenses prioritaires. Le développement de l’entreprise finit alors par en pâtir. « Pour lancer son entreprise, un jeune reçoit par exemple un financement de 100 millions d’ariary. Il n’injecte alors que 60 millions d’ariary seulement dans son projet. Et il utilise les 40 millions pour s’acheter une voiture. Cette dépense est-elle vraiment indispensable dans le lancement de l’entreprise ? Pourquoi ne pas attendre de se développer et d’avoir un marché stable et ce n’est qu’après qu’il faut faire des dépenses de ce genre ? C’est à cause de ce genre de pratique que la majorité des entreprises créées demeurent au stade de startup ou bien elles se développent mais leur production se limite aux échantillons et n’arrive pas à satisfaire les besoins sur un marché plus élargi », explique un expert à travers un exemple très commun dans le milieu de l’entrepreneuriat. Dans ce sens, le changement de la mentalité des entrepreneurs boostera sans aucun doute le développement de l’entrepreneuriat à Madagascar.

Toutefois, certains points doivent également être améliorés. Si les questions de financements et de formations, sans oublier les procédures administratives, sont plus ou moins réglées aujourd’hui, celles concernant les débouchés restent toujours sans réponses. « Si des producteurs basés à Ambanja souhaitent écouler leurs produits dans les régions du pays, le prix du produit devra être multiplié par quatre au moins, à cause des frais de transport. La dégradation des infrastructures routières freine ainsi l’écoulement de nos produits, et pas seulement d’Ambanja », se plaint un jeune entrepreneur bénéficiaire du programme PEJAA. En tout cas, le Président de la République, Rajoelina Andry a déjà annoncé la réhabilitation de plusieurs routes nationales, ce qui permettra de résoudre en partie ce problème.    

Rova Randria

Fil infos

  • Coopération Madagascar-Maroc - Une seconde visite du Roi Mohamed VI se précise
  • ACTU-BREVES
  • Lutte contre la famine et les fléaux climatiques - Le Président Rajoelina plaide pour une hausse des financements
  • Actu-brèves
  • Energie renouvelable - Le premier parc éolien de Madagascar opérationnel début 2025
  • ACTU-BREVES
  • Infrastructures dans l’Anosy - 400 millions de dollars pour la réhabilitation de la RN10
  • ACTU-BREVES
  • Président Andry Rajoelina - Début d’une série d’inaugurations dans l’Anôsy
  • Actu-brèves

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Foire de tous les espoirs
    La FEPA ferme ses portes. Le rideau est tombé sur la 16ème édition de la Foire de l’élevage et de la production animale. Un évènement de taille qui a suscité beaucoup d’intérêts et par conséquent a attiré une grande affluence surtout chez les jeunes en herbe en quête d’activités porteuses pour un lendemain enchanté. Sous l’égide du ministère de l’Agriculture et de l’Elevage (MinAE), la FEPA s’était tenue du 25 au 28 mars à Nanisana, dans la mythique enceinte dédiée à ce genre d’évènement. Selon les termes des organisateurs, la FEPA ambitionne d’éveiller les intérêts chez les jeunes sur l’importance des activités lucratives générées par l’élevage et la production animale en vue de la relance de l’économie du pays. A en croire l’affluence des visiteurs durant ces quatre jours d’affilée qui, en fait, ont envahi les stands et leur curiosité et leurs intérêts à suivre les exposés des exposants, la…

A bout portant

AutoDiff