Publié dans Economie

Invasion de criquets - La sécurité alimentaire d’un million de personnes menacée

Publié le vendredi, 10 septembre 2021


Le 28 août 2014 à 13h 30. En un instant, le ciel bleu d’Antananarivo s’est tout d’un coup assombri. Un nuage noir et épais en mouvement plane au-dessus de la grande ville. Des millions de criquets envahissent la Capitale. Du jamais vu ! Et cette invasion de la ville n’est qu’une infime partie de l’iceberg. A cette époque, près de deux tiers de la superficie de Madagascar étaient infestés et la sécurité alimentaire de 13 millions de personnes était menacée. Il ne faut pas oublier qu’ « invasion de criquets » rime toujours avec « dégradation des cultures ». Plus ces insectes sont nombreux, plus les dégâts qu’ils provoquent sont importants. Et il s’avère que le manque de fonds pour la campagne de lutte antiacridienne est à l’origine de cette invasion. « Pour la campagne 2011-2012, seuls 26 % du budget requis ont été réunis, ce qui mène à une reproduction incontrôlée des criquets sur une grande partie du pays. Il faut noter que depuis le mois d’avril 2012, on a assisté à des invasions acridiennes de manière répétitive », explique l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), hier au Carlton à Anosy, durant une conférence de presse sur le sujet. Et à l’heure actuelle, cette situation risque de se répéter.
Après l’invasion acridienne en 2013, le Gouvernement malagasy, à travers le Centre national de lutte antiacridienne, a pu mettre en œuvre une stratégie de lutte préventive. « Sauf qu’à partir du mois de mars 2020, la pandémie de Covid-19 a brusquement interrompu les activités du centre, ce qui a permis aux populations acridiennes de se proliférer davantage. Les conditions favorables, combinées aux restrictions de déplacement du personnel, ont été bénéfiques aux criquets. La situation acridienne s’est ainsi rapidement agravée », détaille le directeur général dudit Centre. « En tout cas, nous avons quand même pu traiter 53 310 hectares sur les 143 187 pour la dernière campagne. Et aujourd’hui, nous avons déjà une prédisposition de pesticides pour 105 000 hectares », rajoute le directeur général de l’Agriculture, au sein du ministère de l’Agriculture et de l’Elevage. Mais tout cela est encore loin d’être suffisant, sachant que 400 000 hectares de terrain doivent être traités. Sinon, environ un million de personnes pourraient voir leurs moyens de subsistance, leur nutrition et leur sécurité alimentaire diminués suite aux dégâts engendrés par le criquet migrateur malagasy sur les cultures et pâturages.
Afin d’éviter l’aggravation de la situation, un plan d’action a déjà été élaboré. Toutefois, sa mise en œuvre nécessite un budget colossal de 6,8 millions de dollars. La FAO a notamment déjà octroyé 400 000 dollars. Et cette Organisation onusienne collabore de près avec l’Etat pour réunir ce budget. A noter que tous les fonds doivent être disponibles avant le mois prochain. Dans le cas contraire, la situation risque de se détériorer et le fonds nécessaire à la lutte pourrait doubler voire même être multiplié par cinq. Tout repose ainsi sur la mobilisation des financements.  
Rova Randria

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Editorial

  • D’utilité publique
     Est reconnu « Service d’utilité publique » (SUP) par l’Etat tout organisme (ONG), une entité qui se met au service des intérêts basiques quotidiens des gens. Exemples : le service de la voirie, les caisses de la Trésorerie publique, les banques, les Postes et Télécommunications (téléphonie mobile), les transports en commun, la compagnie nationale d’eau et d’électricité, etc. Leurs manquements répétés créent des désagréments notables voire fâcheux au bon déroulement du train-train de la vie des usagers, en particulier, de la population en général. L’Etat veille au bon fonctionnement des services reconnus d’utilité publique.Vingt inspecteurs et contrôleurs semenciers émargés au sein du ministère de l’Agriculture et de l’Elevage (MinAE) ont prêté serment près du Tribunal de première instance (TPI) à Anosy le week-end dernier. Issus des sept Régions dont Alaotra-Mangoro, Analanjirofo, Atsimo-Andrefana, Vakinankaratra, Boeny, SAVA et DIANA, les nouveaux sortants œuvreront tout droit à l’amélioration de la production des semences…

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