Publié dans Economie

Secteur extractif - La fédération des opérateurs miniers lance un ultimatum à l’administration

Publié le lundi, 23 mai 2022


Des petites aux grandes industries extractives, en passant par les exploitations individuelles, toutes ont répondu présent à l’appel de la fédération des opérateurs miniers, hier, pour s’exprimer à l’unisson par rapport à la situation de blocage qui persiste dans ce secteur actuellement. Une manière de mettre en lumière l’ensemble des facteurs de blocage de ce secteur, et ce, à tous les niveaux. Pour le cas des permis miniers, plus de 2.000 sont en cours de validation tandis que 5.000 demandes restent en suspens depuis la décision ministérielle y afférente. Autant dire que malgré le processus de normalisation de cette activité qui s’annonce difficile sur tout le territoire national, l’intérêt des exploitants reste inchangé. « La situation actuelle est propice à la corruption car le gel de l’octroi de permis miniers pourrait inciter des exploitants à négocier à travers des paiements de facilitation ou même des pots-de-vin pour ceux qui œuvrent dans l’informel.
Et pendant ce temps, les opérateurs dans le secteur formel n’ont plus qu’à s’armer de patience. Pour illustration, il y a de nombreux permis miniers qui sont en attente de validation depuis plus de dix ans. Imaginez le coûts d’investissement causé par de tels délais », explique Ralambomanana Hajanirina Yvon, président de la fédération des opérateurs miniers de Madagascar. A travers les propos de leur président, les membres de la fédération demandent tout juste à ce que l’administration applique les lois et textes en vigueur, notamment d’octroyer les laissez-passer à tous les opérateurs ayant réglé leurs frais d’administration, ou encore de renouveler les permis d’exploitation car ce processus de renouvellement est dans le plein droit des opérateurs en bonne et due forme.
D’un autre côté, ces opérateurs miniers fustigent aussi le processus d’élaboration du nouveau Code minier en affirmant leurs désarrois. « Pour le moment, la majorité des membres de la fédération jugent inopportun de procéder à ces réformes compte tenu de la situation », rajoute le président de la fédération. A travers ces quelques mots, ce responsable confirme le sentiment de frustration et de mécontentement généralisé qui germe progressivement à tous les niveaux de la chaîne de valeur minière. Dans un pays où le secteur minier représente 30 % des recettes d’exportation, soit 600 millions de dollars, et 40 % des investissements directs étrangers selon les chiffres de l’organisme Economic Development Board of Madagascar, le remplacement du Code en vigueur depuis 2005 devient ainsi un sujet des plus épineux. Ainsi, parmi les solutions suggérées par les exploitants, on peut citer la réouverture des demandes d’exploitation, la mise en place d’un observatoire des mines, la normalisation des redevances qui diffèrent à tous les niveaux, ainsi que le renforcement de la lutte anti-corruption sur toute la chaîne de valeur.
Hary Rakoto

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Editorial

  • Nécessité impérieuse
    L’Assemblée nationale vote la Loi de finances 2026. Après moult débats souvent houleux assortis de 24 amendements, les députés ont finalement adopté le Projet de la LFI – 2026 dans la journée du mardi 25 novembre 2025. C’est la première fois dans les annales des travées de l’Hémicycle de Tsimbazaza que de vifs débats agitaient les réunions en commission, en séance plénière des représentants du peuple. L’adoption du Projet de la LFI 2026 suscitait des intérêts particuliers des parlementaires. Le ministre de l’Economie et des Finances, le grand argentier de la République, Dr Herinjatovo Ramiarison, devait signaler une note positive et encourageante face à ce regain d’intérêt et d’attention que nos élus éprouvent à l’endroit des Finances de l’Etat, le « nerf de la guerre ». Pour la première fois dans l’histoire des législatures du pays que les députés ont bien voulu prendre conscience des responsabilités qui pèsent sur leurs…

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