Publié dans Economie

Entreprendre au féminin - « Peu d’opportunités pour les femmes de l’Atsimo-Andrefana »

Publié le mercredi, 12 octobre 2022

Cinq entreprises créées en 21 ans. Lalaina Razafitombo, entrepreneure dans l’Atsimo Andrefana, a pu le faire. Elle figure d’ailleurs parmi les premiers à opérer dans le domaine de l’informatique à Toliara, en 2002, avant d’étendre ses activités dans d’autres domaines comme l’immobilier, le placement, l’évènementiel, l’import- export, la coiffure et l’esthétique, etc. Cette coordinatrice de l’antenne « Entreprendre au féminin dans l’océan Indien » pour ladite région reconnait toutefois les difficultés rencontrées.

« Il y a peu d’opportunités dans les marchés pour les femmes entrepreneures. Pour nous, dans l’Atsimo Andrefana, nous sommes rarement au courant des opportunités d’affaires existantes. Le manque de communication pourrait expliquer cette situation », s’exprime notre source. De plus, le poids de la culture et de l’éducation pèse encore sur les femmes entrepreneures. Certains pensent toujours que la place des femmes est au foyer. D’un autre côté, le chômage impacte considérablement sur l’entrepreneuriat puisque, faute de travail, le pouvoir d’achat chute et cela a des répercussions sur les activités entreprises. Face à ces difficultés, notre interlocutrice conseille à ses paires entrepreneures d’avoir de l’audace et se donner les moyens de mener à bien leurs activités. « Il faut savoir s’entourer d’une bonne équipe, ayant les mêmes visions et objectifs.  Bien étudier le marché, faire ce que l’on aime et ce que l’on sait faire s’avèrent aussi indispensables », suggère-t-elle.

Des prévisions compromises

Ninie Augustine Razafindravola attachait un intérêt particulier pour la propreté de sa ville notamment durant son mandat d’adjointe au maire de la Commune urbaine de Toliara. Elle était habituée à mobiliser ses voisins, notamment les femmes, pour des opérations de nettoyage dans des quartiers définis. Ce leadership l’a emmenée à se lancer dans l’aventure entrepreneuriale en montant une entreprise de nettoyage, employant des femmes vulnérables, sans diplôme mais très motivées. Un pari risqué qu’elle avait quand même fait d’autant plus qu’il n’y a pas de société ou grande entreprise qui ont recours à ce genre de service à Toliara. Celle-ci a eu la chance de signer un contrat avec « Base Toliara », qui lui a permis de donner de la valeur à ses services. Elle a même pu embaucher une quinzaine de femmes au départ pour se charger des tâches définies dans le contrat. Elle préparait déjà plusieurs autres femmes pour se charger des 400 logements prévus à nettoyer auprès des sites de production, une fois le projet d’exploitation minière lancé. Mais ses prévisions sont maintenant compromises par la suspension des activités de ladite société. « J’étais contrainte de réduire le nombre des employés à 6, celles qui restent pour s’assurer du nettoyage des villas des expatriés de la compagnie. Je dois aussi m’acquitter des obligations fiscales de mon entreprise et verser le salaire de mes employés, alors que je n’ai pas pu faire des épargnes », nous confie cette femme entrepreneure. « Nous demeurons convaincus que ce projet minier générera plusieurs emplois directs et indirects. Et heureusement que « Base Toliara » dispose d’un vaste programme de formation afin de prioriser les jeunes locaux dans l’embauche », espère-t-elle. Notre interlocutrice s’est persuadée que cette situation figure parmi les risques de l’entrepreneuriat…

Recueillis par Patricia R.

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Editorial

  • Lueur d’espoir !
    Tout n’est pas noir. Une source de lumière apparait à l’horizon. Et l’espoir est permis. En dépit des galères éternelles que la misère nous impose, que l’insécurité nous étreint et que la JIRAMA nous empoisonne tous les jours, une lueur d’espoir nous embaume le cœur. Tous les efforts sont mis en branle mais la misère persiste et signe. Avec un revenu mensuel moyen de 40 euros ou 43 dollars par habitant, de sources autorisées de la Banque mondiale, Madagasikara reste parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète. A titre d’illustration, Rwanda 76 dollars, France 3482 euros. Comparaison n’est pas raison mais les chiffres sont là. Ils évoquent certaines situations comparatives indéniables. Les insuffisances chroniques alimentaires surtout dans le grand Sud trahissent malgré les tentatives de certains responsables de relativiser le cas.

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