Malgré les différents problèmes, la Grande île redouble d’efforts pour renforcer les secteurs prioritaires, entre autres le développement du capital humain, en allouant 20 % du budget de l’Etat à l’éducation par le recrutement de 31.500 enseignants dont 10.000 cette année, le renforcement des cantines scolaires, la construction de 113 Centres de santé de base et la mise en place d’un fonds d’urgence pour la santé. La Banque mondiale de mentionner que le secteur « eau et assainissement » est indissociable du capital humain. Le secteur de l’énergie a été également discuté. En effet, ce secteur se trouve dans une grande difficulté et engendre un retard de développement. L’objectif étant d’augmenter à 75 % le mix-énergétique d’ici 2025.
Toutefois, Madagascar a pu faire face à la crise grâce à sa capacité d’exporter des produits très demandés dans le secteur minier comme le nickel, le cobalt ou le graphite, qui enregistre un taux de croissance de plus de 70%, contre 36 % pour celui du textile. Par ailleurs, la Banque mondiale encourage le partenariat Public-Privé pour accroître l’accès à l’électricité, en considérant le monde rural. L’un des points également soulevés durant la rencontre a été le domaine des télécommunications. Les efforts de Madagascar dans ce secteur ont été reconnus. D’ailleurs, des représentants de la Banque mondiale sont en mission à Madagascar pour une assistance technique. L’objectif étant l’accès rapide et universel à l’Internet. D’autre part, des mesures ont été prises pour réduire l’importation et parvenir à l’autosuffisance alimentaire. A cet effet, 38 unités industrielles dont 17 dans le secteur des produits de première nécessité (PPN) ont été créées.
Protection sociale
La crise mondiale a fait perdre des gains. En réalité, 2,9 millions de ménages malagasy sont vulnérables, soit 52 % de la population active. Ces derniers endurent des chocs alimentaires entrainant d’autres conséquences tout aussi graves comme la difficulté des enfants à retourner à l’école. Il est donc primordial de renforcer la protection sociale à travers, entre autres, l’utilisation de la haute intensité de main d’œuvre ou HIMO, construire des infrastructures communautaires de base pour offrir des repas chauds et d’autres paramètres similaires. Ainsi, le renforcement des investissements productifs, en entretenant les routes et les voies ferrées pour désenclaver les régions reculées, est indispensable afin d’accompagner ces actions. Plus de productivité engendre de ce fait un Etat solide et résistant.
D’un autre côté, la Banque mondiale n’a pas manqué de féliciter Madagascar pour sa résilience et sa capacité à mener le cap face au contexte difficile. Une croissance nette est ainsi constatée dans le pays. Le domaine de l’import-export est maîtrisé et les efforts menés dans le domaine des télécommunications sont considérables, même si une amélioration est encore souhaitable. Néanmoins, la pénétration, pourtant nécessaire pour la croissance, demeure peu élevée. Notre pays doit maintenant renouer avec une croissance solide, inclusive, rapide et durable. D’autres secteurs porteurs devraient être également vus de près, selon la Banque mondiale, comme la vanille qui est générateur d’emplois. Le domaine de la sécurité routière a également été évoqué. Enfin, Madagascar subit comme tous les autres pays du monde les conséquences de la guerre en Ukraine, et a dû revoir à la baisse sa trajectoire de croissance. Cependant, la Banque mondiale rassure en promettant de toujours lui prêter main-forte, en précisant que le Gouvernement malagasy poursuit les réformes, et la Banque l’accompagne afin de trouver ensemble une trajectoire positive pour la Grande île.
Hary Rakoto