Redresser la barre. C’est en ce sens que le dernier Conseil des ministres a adopté le décret portant création et organisation d’un comité « vanille » de Madagascar suite aux récentes difficultés subies par cette filière à forts potentiels. Ainsi, c’est le Président de la République en personne qui sera à la tête de ce comité, lequel vise principalement à mettre en œuvre les instructions données par le Chef de l’Etat concernant le redressement de la filière vanille et l'avancée progressive vers la libéralisation de cette filière à Madagascar. Ce même comité sera aussi en charge d'examiner et d'approuver les demandes de licence d'exportation de vanille.
Selon ledit comité, le ministère du Commerce n'accorde des certificats d'agrément qu'aux demandes préalablement approuvées par le premier dans un délai de 48 heures, tout en recevant les plaintes potentielles entourant l'octroi d’agrément. 8 personnes siègeront au sein de ce comité dont deux représentants du Président de la République, un représentant du Premier ministre, un représentant du ministère des Finances, un représentant du ministère de la Décentralisation, un représentant du ministère du Commerce, un représentant du Conseil national de la vanille (CNV) élu par ses membres, et enfin un représentant du Conseil régional de la vanille (CRV) également élu par ses membres. A noter que tout ce beau monde sera ainsi dirigé par le Chef de l’Etat lui-même et travaillera à titre gracieux dans le redressement de la filière « vanille ».
Renfort du CNV
Pour rappel, depuis l’ouverture de la campagne 2022-2023 en mi-novembre, les exportations tournent au ralenti. Les exportateurs ont des difficultés à vendre leur vanille sur le marché international. Les acheteurs seraient réticents à payer le prix référentiel d’exportation, fixé à 250 dollars le kilo par l’Etat. Ce prix étant largement plus élevé que celui pratiqué par les autres pays producteurs. Malgré cela, la vanille de Madagascar est considérée comme étant de grande qualité. Outre la concurrence qui reste très rude sur le marché international, les problèmes rencontrés actuellement dans le secteur risquent d’intensifier les difficultés et de plonger le secteur dans une situation compliquée. La mise en place de ce comité viendra ainsi renforcer les efforts déjà concrétisés à travers les actions du Conseil national de la vanille qui œuvre depuis quelques années pour la régularisation de la filière.
A noter que le CNV a comme principale mission de favoriser le dialogue public-privé, ainsi que la concertation et les échanges entre les différents acteurs de la filière « vanille » dans la mesure où il regroupe tous les acteurs concernés en amont et aval par cette filière. L’entité devait se charger entre autres de la mise à jour des textes et des réglementations, de l’établissement du calendrier en fonction des informations techniques sur la maturité de la vanille dans chaque Région productrice, tout en se penchant également sur les standards de qualité, de même que la délivrance des agréments d’exportation et la détermination des prix de référence minimale des vanilles préparées et exportées.
La Rédaction