Surveillé de près. C’est de cette manière qu’Aivo Andrianarivelo, gouverneur de la Banque centrale de Madagascar (BFM) a défini le statut du pays en matière de de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. « La premier point, que les partenaires internationaux ont évoqué au vu des ambitions malagasy d’appliquer le système d’or monétaire, fut la question de la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI). Certes, nous ne sommes pas encore dans cette liste mais il reste compliqué de garder notre position qui, pour l’instant, nous est favorable sans que l’on ne puisse se conformer aux normes du GAFI sur notre politique de lutte contre le blanchiment d’argent », expliquait le gouverneur dans son discours à l’occasion de la cérémonie d’ouverture officielle des célébrations des cinquantenaires de la BFM. Pour rappel, le GAFI est un organisme intergouvernemental qui supervise les tendances mondiales en matière de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. Il collabore avec ses Etats membres et les organisations régionales pour élaborer un cadre juridique, réglementaire et opérationnel permettant de lutter contre ces menaces. Dans le cadre de ses efforts, le GAFI gère une liste noire, officiellement connue sous le nom de juridictions à haut risque faisant l’objet d’un appel à l’action, et une liste grise. La liste grise intègre les pays qui se sont engagés à résoudre les lacunes stratégiques de leur politique en matière de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme (LCB-FT).
Propre
Pour l’instant, Madagascar n’est ni dans la liste noire, ni dans la liste grise du GAFI. D’ailleurs, le pays a validé sa loi anti-blanchiment il y a presque un quinquennat déjà. Cependant, selon le Service des renseignements financiers malgache (Samifin), le GAFI aurait avancé des recommandations en vue de l’amélioration modifiant et complétant la loi qui a été validée à ce sujet afin d’être conforme aux normes du GAFI. « Il faudrait que l’on procède à la validation de ces recommandations de modification avant le mois de septembre prochain dans la mesure où une inspection du GAFI sera effectuée dans le pays durant cette période-là. Autrement, il nous sera difficile de maintenir notre statut hors de la fameuse liste grise », argue Aivo Andrianarivelo. Officiellement appelée juridiction soumise à une surveillance renforcée, la liste grise du GAFI comprend des pays dont les régimes LCB-FT présentent des lacunes. Les pays placés sur la liste grise font l’objet d’une surveillance accrue et doivent travailler avec le GAFI à l’amélioration de leur régime LCB-FT. Pour ce faire, le GAFI les évalue directement ou fait appel à ses organismes régionaux qui rendent compte de leurs progrès en termes de LCB-FT. Surveillance dont Madagascar sera sujette d’ici quelques mois. Bien que le classement sur la liste grise ne soit pas aussi négatif que celui sur la liste noire, les pays figurant sur cette liste peuvent toujours faire l’objet de sanctions économiques de la part d’institutions telles que le FMI et la Banque mondiale et subir des effets négatifs sur leur commerce.
La rédaction