Publié dans Economie

Avis mitigés sur la protestation des 11 candidats - Risque de répercussion économique pour le petit peuple

Publié le mardi, 03 octobre 2023

La grève des 11 candidats de l'Opposition malagasy les 2 et 3 octobre 2023, en protestation contre le refus du Président sortant, Andry Rajoelina, de négocier des élections libres et transparentes, handicape les petits marchés des zones marchandes où se déroulent les cortèges des candidats. Certaines populations fustigent alors la manifestation. L'Opposition avait prévu une manifestation pacifique, mais elle a été réprimée par les Forces de sécurité, exacerbant ainsi une situation politique déjà tendue dans le pays. Le contexte emmène une certaine couche sociale malagasy à des défis économiques et financiers encore plus durs. Un vendeur à Analakely, qui a choisi de ne pas participer à la grève, explique les raisons de sa décision : I Les répercussions économiques de cette protestation pourraient ne pas se limiter seulement aux vendeurs du marché si cette dernière perdure.

Selon le ministère de l'Economie et des Finances (MEF) le mois de juin, la croissance économique à Madagascar reste à un niveau moyen, avec une croissance de 4,0% en 2023, insuffisante pour améliorer le niveau de vie des habitants. Le revenu national brut par habitant stagne autour de 525 dollars par an. De plus, le pays fait face à des tensions monétaires, entraînant une dépréciation de la devise nationale et une inflation à 10,5% en 2023. Cette situation économique difficile s'ajoute à une crise politique qui s'est intensifiée au cours des six derniers mois. En avril, le régime a restreint le droit d'expression de l'Opposition en interdisant les réunions politiques en plein air au nom de la préservation de l'ordre public. De telles successions d’évènement semblent déjà être ressenties comme antiéconomiques. Cependant, cela a permis au Président sortant de mener sa campagne électorale en toute liberté. De plus, la révélation en juin de la nationalité française d'Andry Rajoelina, acquise par décret de naturalisation en 2014, a suscité la consternation dans le pays. Toutes les contestations d’ordre juridique visant à remettre en cause son éligibilité en 2018 et sa candidature pour les élections du 9 novembre ont été jugées irrecevables, que ce soit devant la justice ordinaire ou la Haute Cour constitutionnelle (HCC). 

Un tournant critique dans la crise politique

La manifestation de l'Opposition avec la grève des 11 candidats les 2 et 3 octobre marquent une nouvelle étape dans la crise politique qui secoue Madagascar. Les conséquences économiques et sociales de cette crise pourraient aggraver la situation de la population malgache, qui fait face à des défis croissants pour assurer son bien-être économique et politique. L'avenir politique et économique du pays demeure incertain, avec des enjeux importants pour la stabilité et le développement de Madagascar.

 

Carinah Mamilalaina

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Editorial

  • Le plus dur reste à faire !
    Désormais, le navire Madagasikara a de nouveaux dirigeants à compter d’hier vendredi 17 octobre 2025. Evidemment, cette présence massive des chefs de mission diplomatique au siège de la Haute Cour constitutionnelle à Ambohidahy suffit à clarifier la position de la communauté internationale qui, en fait, cautionne cette investiture. Et maintenant, tous les regards se fixent vers l’avenir de la Grande île. Pour les nouveaux tenants du pouvoir, le plus dur reste à faire ! L’assistance composée d’invités de marque, des civils et militaires et des représentants de la communauté internationale a été prise pour témoins des engagements tenus par le Chef de l’Etat fraîchement investi. La Nation toute entière qui a suivi la cérémonie d’investiture retransmise en direct sur les deux chaînes nationales (RNM et TVM) prend note aussi des dits engagements. Un défi de Titan que les nouveaux maîtres du régime ne doivent jamais pris à la légère.

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