Publié dans Economie

Importation de couvertures - Des fraudes à la douane constatées chez certains transitaires

Publié le vendredi, 29 novembre 2024
Au-delà du marché de la couverture, c’est le textile local en général qui peine à concurrencer les importations Au-delà du marché de la couverture, c’est le textile local en général qui peine à concurrencer les importations Crédit photo : MIC

L’Autorité nationale chargée des mesures correctives commerciales (ANMCC) intensifie sa lutte contre la fraude liée aux importations de couvertures, notamment celles venant de Chine. Lors d'une réunion à la Maison des Produits à 67 Ha, l’ANMCC a annoncé le renforcement des mesures pour stopper l’évasion fiscale et protéger les producteurs locaux. Désormais, les importations de couvertures neuves et de friperies seront soumises à une Déclaration préalable d'importation via le système MIDAC, un durcissement visant à mieux contrôler les flux de marchandises et les taxes de Douane à l’achat en douane (DAD). Depuis 2017, la mesure de sauvegarde instaurée avait permis de réduire les volumes d’importation de couvertures de 2.400 tonnes à seulement 46 tonnes en 2023. Cependant, le marché local reste inondé de produits étrangers. Les autorités soupçonnent une fraude à grande échelle, près de 1.400 tonnes de couvertures ayant été dissimulées sous d’autres codes douaniers. « C’est une fraude massive que nous devons absolument endiguer », a déclaré un cadre au sein de l’ANMCC. Les statistiques chinoises révèlent en effet que 1.416 tonnes de couvertures ont été exportées vers Madagascar en 2023, alors que les chiffres du côté malagasy n’en comptabilisent qu’une petite fraction.

Sanctions sévères
Ce décalage met en lumière une pratique qui consiste à déclarer les couvertures neuves comme des vêtements de friperie pour éviter la taxe. Face à cette fraude, l’ANMCC durcit les contrôles et met en garde les importateurs. « Nous avons averti les importateurs et transitaires. Ils doivent désormais se conformer aux nouvelles dispositions, sous peine de sanctions sévères », déclare un autre responsable au sein de l’ANMCC. Cette régulation vise à protéger l’industrie locale des couvertures, malmenée par la concurrence déloyale des produits chinois bon marché. « Nos produits sont de bonne qualité, mais nous ne pouvons pas lutter contre des importations à bas prix », déplore un fabricant local. La pression des importations a entraîné une baisse de la production locale, mettant en péril des centaines d'emplois. « En cinq ans, notre production a chuté de 50 % », selon un représentant de l’Association des industriels textiles de Madagascar.
Ces nouvelles mesures visent à soutenir une industrie fragilisée. Toutefois, cette régulation pourrait entraîner une hausse des prix pour les consommateurs. Les couvertures importées, largement répandues sur les marchés locaux, pourraient devenir plus chères. Néanmoins, l’ANMCC estime que ce durcissement est nécessaire pour protéger l’économie nationale à long terme. « Cela peut être difficile à court terme, mais les avantages sont indéniables », conclut le directeur de l’ANMCC.
Hary Rakoto



Fil infos

  • Parlement - Clap de fin pour le Sénat
  • Face-à-face entre un fourgon et un camion - Un survivant dans un état critique
  • PLFI 2026 - Un budget insuffisant et opaque selon le Collectif des citoyens
  • Famille Ravatomanga - Domicile et bureau « visités » à une heure du matin…
  • Fausses et illégales perquisitions - Des auteurs toujours en circulation
  • Groupe Sodiat - Tous les comptes bancaires de ses sociétés bloqués ! 
  • Coopération bilatérale - D’Antananarivo au Grand Sud, Paris lance des projets inclusifs à Madagascar
  • APMF - Le personnel lance un ultimatum
  • Assises des partis politiques - Une transition de trois ans et un partage de sièges
  • Antananarivo sous les eaux - L’héritage de nos choix collectifs

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Opération délicate
    Le faux et l’usage de faux envahissent l’Administration, grand « A » s’il vous plaît, à savoir le domaine général qui englobe tous les secteurs d’activités de l’Etat ou de la République. Faux et usages de faux, du jargon populaire « fosika », faux diplômes ou certificats de fin d’étude gangrènent presque tous les Corps de métier de l’Administration entre autres les départements clés comme l’Enseignement supérieur, l’Education nationale, la Justice, la Régie financière, les Forces de défense et de la sécurité (FDS), etc. Les concours d’entrée dans l’administration publique sont infestés de faux dossiers. Des diplômes de Baccalauréat, de Licence, de Master I ou II se trouvent les plus menacés. Il y a eu même certains de faux diplômes de Doctorat !

A bout portant

AutoDiff