Avec une ambition claire : d'ici cinq ans, plus de 50 % des adultes et 25 % des Micro, petites et moyennes entreprises (MPME) devront être intégrés dans le système financier formel. Le pari est audacieux, mais les défis le sont tout autant. Parmi les quatre axes définis, on retrouve l'éducation financière, la protection des consommateurs et l'innovation via les services financiers numériques. Mais ces objectifs, bien que louables, ne suffiront peut-être pas à répondre aux besoins criants des populations rurales et des MPME agricoles qui peinent à accéder aux services financiers de base.
Finance numérique
« Il est impératif de garantir que les mécanismes de la finance numérique atteignent effectivement les populations isolées. Sinon, cette stratégie risque de rester une coquille vide », alerte un responsable du secteur bancaire, sous couvert d'anonymat. En effet, bien que la SNIM 2024-2028 mette l'accent sur l'innovation, notamment avec des solutions telles que la finance verte et bleue pour répondre aux défis climatiques, la question demeure : comment ces initiatives se traduiront-elles concrètement sur le terrain, où les infrastructures financières sont souvent inexistantes ? D’ailleurs, ce processus, décrit comme inclusif et participatif, implique divers acteurs du secteur financier et des partenaires techniques. Cependant, au-delà des engagements affichés, la réalité est tout autre pour de nombreuses entreprises et citoyens qui continuent de faire face à des obstacles systémiques pour accéder aux services bancaires. La table ronde prévue pour mobiliser les ressources nécessaires à la mise en œuvre de la SNIM pourrait bien être l'une des dernières chances de faire de cette stratégie une véritable réussite. Ainsi, la SNIM 2024-2028 est porteuse d'espoir, mais le chemin reste semé d'embûches. Madagascar peut-elle relever le défi de l'inclusion financière, ou cette nouvelle stratégie risque-t-elle de suivre le même sort que ses prédécesseurs, faute de moyens concrets ? L'avenir nous le dira.