En marche. L’Agence des transports terrestres (ATT) a publié hier un avis d’Appel à manifestation d’intérêt (AMI) destiné aux opérateurs intéressés par l’exploitation d’une toute nouvelle ligne de bus électriques entre Tsarasaotra et Ivato. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet présidentiel de modernisation du parc de transport public et de réduction de l’empreinte carbone dans la Capitale. C’est une étape cruciale vers un système de transport plus propre et plus performant. L’appel s’adresse aux opérateurs en activité comme à ceux issus de secteurs connexes, capables de proposer un service structuré, fiable, accessible et surtout écologique. « Il ne s’agit pas seulement de faire rouler des bus, il s’agit de construire une nouvelle vision de la ville », a insisté, mardi dernier, le ministre des Transports Valéry Ramonjavelo, lors d’une rencontre avec les représentants de la presse locale à l’occasion de la présentation des réalisations et perspectives de son département ministériel. Une façon pour ce responsable de souligner que le projet vise également à désengorger la Capitale et à renforcer la sécurité routière.
L’optimisme est de mise
D’autant que les 26 bus électriques prévus pour cette ligne ont déjà quitté la Chine, comme l’ont annoncé les autorités en charge lors de la présentation du projet « Lac Iarivo ». Ils sont attendus avant le 26 juin à Madagascar et assureront gratuitement le transport des participants aux festivités de l’Indépendance. A moyen et long terme, cette ligne Tsarasaotra-Ivato, qui desservira notamment l’aéroport international, deviendra un axe structurant de la mobilité urbaine. Pour Mirambololona Ratovohery, directrice générale de l’ATT, cette première ligne 100 % électrique est bien plus qu’un test : « C’est un laboratoire grandeur nature pour moderniser en profondeur le transport public à Madagascar ». L’AMI précise les exigences : gestion rigoureuse d’un parc de bus de 80 places, capacité d’investissement, expérience sectorielle, encadrement technique par l’ATT et service opérationnel toute l’année. Si le défi est de taille, il ouvre aussi la porte à une nouvelle génération d’opérateurs plus soucieux des enjeux sociaux et climatiques. Bien sûr, tout ne sera pas parfait du premier coup, il y aura des ajustements, des ratés peut-être, mais c’est déjà un grand pas vers un futur où mobilité et développement durable peuvent aller de pair. En tout cas, pour une ville souvent asphyxiée par les embouteillages et la pollution, cette ligne pourrait bien être le début d’un virage attendu depuis longtemps.