Optimiste. L'édition 2025 de l’International Tourism Fair of Madagascar (ITM) s'est ouverte, hier au centre de conférence international d’Ivato, sur des discours volontaristes, porteurs d'une vision claire : faire de Madagascar une référence du tourisme durable dans l’océan Indien. Dans une ambiance festive et studieuse, les mots du PCA de l’ONTM, Ionjaniaina Ranaivoarimanana, ont donné le ton : « Une foi inébranlable au potentiel touristique de la Grande île », a-t-il affirmé avec conviction, soulignant les efforts considérables déployés malgré des « contraintes budgétaires et blocages de financement ». En ligne de mire, un tourisme résolument tourné vers les réalités locales, responsable, et générateur de valeur pour les Régions. L'invitation du Maroc en tant que pays d'honneur vient par ailleurs souligner l’ambition internationale du salon et l’ancrage diplomatique du secteur. Sur ce point, Omar Dinia, directeur adjoint de la stratégie et de la coopération au sein du ministère du tourisme du Maroc d’insister que : « Le tourisme est un pont entre les peuples, un vecteur d’espoir ». Une façon pour ce responsable d’évoquer les liens historiques entre les deux pays. Les chiffres donnent d’ailleurs une idée de l'élan retrouvé avec 500 exposants, une centaine de partenaires, des délégations venues de Maurice, des Seychelles, de Mayotte ou de La Réunion. D’ailleurs, « Ce n’est pas juste une vitrine touristique, c’est un laboratoire d’idées et d’initiatives », glisse une jeune entrepreneure venue présenter ses circuits de tourisme rural à Fianarantsoa.
Professionnalisation
La ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Viviane Dewa, quant à elle, n’a pas manqué de rappeler que « plus de 43 000 personnes ont été formées entre janvier et mai 2025 », preuve que la professionnalisation du secteur n’est plus une option, mais une urgence intégrée. Et pourtant, derrière les sourires, les discours flatteurs et les bons mots pour les partenaires officiels, à l’image du groupe SODIAT, Yas Madagascar et tant d’autres grands représentants du secteur privé soutenant le secteur, l’ombre des difficultés plane toujours. Cependant, l'enthousiasme affiché n'efface pas les défis. Si l’ITM prend de l’ampleur, c’est aussi parce qu’il doit convaincre : les investisseurs de miser sur une destination encore mal desservie, les communautés locales que le tourisme peut être inclusif et non spoliateur, les visiteurs que Madagascar vaut l’effort du détour. « L’offre est là, mais encore faut-il qu’elle soit accessible », remarque un gérant d’une agence réceptive à Ambodivona, qui déplore l’instabilité des liaisons aériennes. Ainsi, en intégrant davantage les populations locales, en investissant dans des infrastructures respectueuses de l’environnement et en misant sur des formations adaptées aux réalités du terrain, le pays pourrait non seulement améliorer l’expérience des visiteurs, mais aussi générer des retombées économiques durables pour les Régions. A terme, le tourisme pourrait s'imposer comme un modèle de développement inclusif dans l’océan Indien, conciliant croissance économique, préservation de l’environnement et cohésion sociale.