Publié dans Economie

Transport aérien - La faible couverture nationale plombe le tourisme

Publié le dimanche, 15 juin 2025
Thierry de Bailleul au micro : « Le monopole sur l’approvisionnement en carburant accentue les charges » Thierry de Bailleul au micro : « Le monopole sur l’approvisionnement en carburant accentue les charges » Crédit photo : Salon ITM

Bilan flagrant. Lors d’une conférence sur le développement touristique à travers l’amélioration des dessertes aériennes en fin de semaine dernière dans le cadre de la foire internationale du tourisme, le directeur général de Madagascar Airlines, Thierry de Bailleul, a dressé un constat sans détour : « Le prix du billet reste trop élevé. Les taxes sont lourdes, et le carburant coûte jusqu’à 35 % de plus qu’aux Seychelles ou à Maurice. C’est un vrai problème ». En clair, les ambitions du pays en matière de tourisme sont plombées par des freins structurels majeurs, à commencer par le coût du transport aérien. Le monopole sur l’approvisionnement en carburant accentue les charges, rendant les opérations particulièrement onéreuses pour les compagnies. Un paradoxe de taille pour un pays insulaire qui rêve d’atteindre le cap d’un million de visiteurs par an. Actuellement, seuls Emirates (avec six vols hebdomadaires via Mahé) et Air France (avec quatre à cinq rotations par semaine) desservent régulièrement Madagascar. Un réseau encore bien trop timide pour soutenir une vraie politique d’ouverture. 

 

En otage

 

« Si notre compagnie était basée à Maurice, on aurait 30 % de coûts salariaux en moins », regrette encore le DG de la compagnie nationale. Même son de cloche du côté des opérateurs touristiques. Pour sa part, un membre de la confédération du tourisme, dénonce une situation où « la capacité aérienne actuelle prend en otage toute l’économie ». Mais tout n’est pas noir dans le ciel malagasy. La compagnie nationale enregistre aujourd’hui un taux de remplissage d’environ 80 %, preuve qu’une demande réelle existe. Thierry de Bailleul y voit un signal encourageant : « Ce niveau de fréquentation montre que notre offre répond à une vraie attente ». Madagascar Airlines travaille à la remise en état de ses cinq ATR-72, au renforcement de ses liaisons régionales et à la mise en place de codes partagés avec des partenaires comme Air France. A plus long terme, le pays compte aussi sur la relance de l’Alliance Vanille, qui regroupe plusieurs compagnies de la région pour optimiser les dessertes. Un projet ambitieux qui pourrait, à terme, changer la donne. « Ce n’est pas qu’une question de touristes, c’est aussi une question de développement économique », rappelle un professionnel du secteur. Madagascar a les cartes en main. Encore faut-il qu’on lui laisse les moyens de jouer la partie.

 

Fil infos

  • Actu-brèves
  • Procureure générale - Pas de dossier, pas de mandat d’arrêt contre Maminiaina Ravatomanga au niveau du PAC
  • Président de la Refondation de la République de Madagascar - Le colonel Michaël Randrianirina prête serment
  • Fin du couvre-feu - Les affaires nocturnes reprennent
  • Revendications de la jeunesse - La Gen Z Madagascar a besoin d'une jeunesse souveraine
  • Crise institutionnelle à Madagascar - L’ONU condamne, la SADC déploie une mission technique en urgence
  • Assemblée nationale - Siteny Randrianasoloniaiko au perchoir
  • Crise institutionnelle - Madagascar suspendu par l'Union africaine.
  • Pillages à Antananarivo - La longue facture du chaos
  • Une mission du Panel des Sages de la SADC pour restaurer la paix et la gouvernance démocratique

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Le plus dur reste à faire !
    Désormais, le navire Madagasikara a de nouveaux dirigeants à compter d’hier vendredi 17 octobre 2025. Evidemment, cette présence massive des chefs de mission diplomatique au siège de la Haute Cour constitutionnelle à Ambohidahy suffit à clarifier la position de la communauté internationale qui, en fait, cautionne cette investiture. Et maintenant, tous les regards se fixent vers l’avenir de la Grande île. Pour les nouveaux tenants du pouvoir, le plus dur reste à faire ! L’assistance composée d’invités de marque, des civils et militaires et des représentants de la communauté internationale a été prise pour témoins des engagements tenus par le Chef de l’Etat fraîchement investi. La Nation toute entière qui a suivi la cérémonie d’investiture retransmise en direct sur les deux chaînes nationales (RNM et TVM) prend note aussi des dits engagements. Un défi de Titan que les nouveaux maîtres du régime ne doivent jamais pris à la légère.

A bout portant

AutoDiff