Publié dans Economie

TVA sur les crédits - Coup dur pour les emprunteurs

Publié le vendredi, 27 juin 2025

Inévitable, à partir du 1er juillet 2025, un changement de taille frappera les portefeuilles des Malagasy ayant contracté un prêt bancaire. Les intérêts liés aux crédits, qu’il s’agisse de crédits à la consommation, immobiliers, ou encore professionnels, seront désormais soumis à une TVA de 20 %. Cette mesure, adoptée dans le cadre de la loi de Finances 2025, sera rétroactivement appliquée à tous les crédits décaissés depuis le 1er janvier. Jusque-là, les intérêts étaient exemptés de cette taxe, mais désormais, chaque remboursement mensuel sera mécaniquement alourdi. « J’ai un crédit de 2 millions d’ariary à rembourser sur 20 mois avec des intérêts mensuels de 100.000 ariary. 

Cela s’accompagnera dorénavant de 20.000 ariary de TVA supplémentaire, soit un total de 120.000 ariary à débourser. Au final, je devrai rembourser en tout 2.600.000 ariary au lieu de 2.200.000 ariary à la base », déplore un commerçant qui a eu recours à cet emprunt pour augmenter son stock. La nouvelle n’a pas tardé à faire réagir les professionnels du secteur, à commencer par les institutions de microfinance qui redoutent une baisse brutale de la demande. « Avec un taux d’intérêt qui tourne déjà autour de 2 % par mois, cette TVA va forcer les établissements à revoir à la hausse les échéances », explique un agent de recouvrement. « Nos clients n’ont pas les reins pour supporter un tel surcoût. On risque d’en voir beaucoup abandonner leurs projets », ajoute-t-il. 

Fragilisé 

Un constat partagé dans d'autres Régions où les emprunteurs, déjà fragilisés, devront désormais réajuster leurs budgets, voire renoncer à emprunter. Le secteur bancaire se trouve par conséquent face à un casse-tête : appliquer une mesure fiscale imposée par l’Etat, sans perdre la confiance de sa clientèle. Mais tout n’est pas noir. L’Association professionnelle des banques (APB) appelle les emprunteurs à la vigilance et à la discussion. Les banques membres se disent disponibles pour informer et, si possible, accompagner les clients. Des négociations sont en cours avec le Groupement des entreprises de Madagascar (GEM) et le FIV.MPA.MA ou le Groupement du patronat malagasy pour trouver des mécanismes d’ajustement comme le report des échéances, la réduction des pénalités, voire l’aménagement spécifique pour les très petites entreprises (TPE) et les ménages les plus modestes. Un cadre au sein d’une banque, rencontré hier à Antaninarenina, préférant garder l’anonymat, tempère : « C’est une transition difficile, mais on peut en sortir par le haut si chacun joue le jeu. Les clients doivent se rapprocher de leurs banques. On est là pour les aider ». Entre contraintes fiscales et volonté d’accompagnement, les mois à venir seront décisifs pour maintenir la dynamique du crédit à Madagascar.

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Editorial

  • Et l’agriculture !
    Le ministère de l’Agriculture existe-t-il encore ? Ou bien fonctionne-t-il encore ? Autrement, le ministre titulaire du portefeuille est-il encore là ? De deux ou trois choses. Un, il évite le bling-bling, les caméras et travaille discrètement et … efficacement. Deux, ou on l’ignore et il s’efface. Trois, il somnole quelque part. C’est tout juste si on connait son nom ! S’il est un département ministériel ayant une place et un rôle de tout premier plan pour ne pas le dire crucial et stratégique dans cette lutte contre la misère à laquelle le pays tout entier se trouve engagé, c’est bien le ministère de l’Agriculture et de l’élevage. Tous les efforts pour atteindre l’autosuffisance alimentaire, le combat numéro un de Madagasikara, ont pour fondement initial l’agriculture. Il est loin, très loin le temps où l’agriculture fut le fleuron de l’économie nationale tout comme la compagnie Air-Mad, l’image forte et la…

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