Des échantillons ont alors été soumis à des contre-analyses au sein de l’Agence de contrôle de la sécurité sanitaire et de la qualité des denrées alimentaires (ACSSQDA), qui a confirmé le caractère non conforme et dangereux du produit. Il s’agissait de l’huile de la marque Roots, dont 672 bouteilles ont été saisies et détruites par incinération le 3 juillet. A la suite de cette opération, un retrait immédiat a été ordonné sur tout le territoire national, avec suspension de la distribution et traçage complet des circuits d’acheminement.
Inquiétude
A Antsirabe, comme dans d’autres grandes villes, cette affaire soulève de nombreuses inquiétudes. « Impossible de lire l’étiquette, ça ressemblait à de l’huile normale, mais on ne savait pas ce qu’il y avait dedans », déplore un habitant du quartier d’Ambohimena, joint au téléphone. Certains revendeurs reconnaissent vendre des marchandises sans toujours vérifier leur provenance. « Ce sont des produits qui arrivent en cartons fermés, on fait confiance à l’importateur », indique un commerçant du marché populaire d’Ambodin’Isotry. L’affaire met une nouvelle fois en lumière les failles persistantes du contrôle des produits alimentaires importés. Toutefois, l’intervention rapide des autorités sanitaires démontre une volonté de renforcer la protection des consommateurs. Face à cette situation, des voix s’élèvent déjà pour réclamer des contrôles systématiques et une meilleure traçabilité des denrées vendues sur les marchés. Un technicien de la direction de la protection des consommateurs évoque même la possibilité d’un label national garantissant la conformité sanitaire. Si le cas de l’huile Roots choque, il pourrait servir d’électrochoc pour réorganiser en profondeur les mécanismes de contrôle et rassurer les ménages, souvent livrés à eux-mêmes face à des rayons envahis de produits douteux.