La vice-présidente de Colombie, Francia Elena Márquez Mina, est arrivée hier à Antananarivo pour une visite officielle. Il s’agit de la première fois qu’une haute autorité colombienne se rend à Madagascar. Cette mission s’inscrit dans la continuité de l’accord de coopération bilatérale signé en 2016 entre les deux pays, couvrant les domaines diplomatique, commercial et technique.
Dans le cadre de cette visite, un forum économique s’est tenu au siège de la Chambre de commerce et d’industrie d’Antananarivo (CCIA), situé à Antaninarenina, réunissant une délégation colombienne et des représentants du secteur privé malagasy. L’objectif principal était d’examiner les opportunités de collaboration dans plusieurs domaines d’activité. La vice-présidente a expliqué que sa mission vise à élargir les liens diplomatiques et économiques entre la Colombie et plusieurs pays africains, y compris Madagascar. Elle a déclaré que cette tournée africaine s’inscrit dans une « mission de reconnexion » avec le continent, visant à renforcer les axes de transformation productive, la convergence régionale, la sécurité humaine et la justice sociale. Elle a également affirmé que ce déplacement sert à « étendre les liens diplomatiques, économiques, éducatifs, politiques, culturels et de coopération ». Ainsi, l’agrobusiness, le textile ou encore le BPO ont été abordés lors de la rencontre.
Selon Gil Razafintsalama, président de la CCIA, le marché de l’externalisation des processus métiers (BPO) offre une marge de développement notable. « Ce que je voudrais dire en premier lieu, c’est que nous répétons souvent qu’il y a un manque de ressources humaines à Madagascar. Mais ce manque concerne surtout le développement informatique. Pour le BPO, nous avons un potentiel qui peut répondre aux besoins des pays demandeurs », a-t-il indiqué.
Attractivité
Les spécialisations émergentes, comme l’assistance dans l’alimentation des bases de données pour l’intelligence artificielle ou le suivi administratif dans le domaine de la santé, sont aujourd’hui des segments en croissance. Gil Razafintsalama a également souligné que les contraintes liées au décalage horaire peuvent être transformées en avantage si les entreprises adaptent leur organisation, tandis que la maîtrise des langues, notamment l’anglais et l’espagnol, reste un défi mais peut être surmontée grâce à la présence d’une main-d’œuvre déjà formée.
Pour sa part, Josielle Rafidy, directrice générale de l’ « Economic Development Board of Madagascar » (EDBM), a rappelé que seize entreprises et entrepreneurs locaux ont participé au forum. Les échanges ont principalement concerné quatre secteurs, à savoir le textile, les nouvelles technologies de l’information et de la communication, l’agro-industrie et le tourisme. « La venue d’une délégation officielle est importante pour l’attractivité du pays », a-t-elle déclaré. Des rencontres entre opérateurs privés des deux pays ont été organisées, ainsi que des visites de sites économiques locaux. Cette démarche vise à encourager la création de partenariats, la mise en place de joint-ventures et de futurs investissements.
Pour Madagascar, ces échanges économiques s’inscrivent dans un contexte de recherche de diversification des partenariats extérieurs. Le pays cherche à renforcer ses exportations dans le textile et l’agro-industrie, tout en consolidant son positionnement sur le marché des services numériques. La venue de la vice-présidente colombienne a également permis d’ouvrir des discussions au niveau institutionnel, même si pour le moment la Colombie ne dispose pas encore d’ambassade à Antananarivo et gère ses relations diplomatiques depuis Nairobi (Kenya).